[publication] Une étude des caractéristiques des joueurs compulsifs en France

Gambling Research Exchange Ontario (GREO) a publié un résumé de l’article du Dr Marc Valleur et coll. sorti en 2016 dans Journal of Gambling Studies, 32(2), 757-771. »Towards a validation of the three pathways model of pathological gambling ».

Ce résumé peut être lu en ligne ici (en anglais)

Continuer la lecture

[Site internet] Joueurs info Service

Le site Joueurs info service s’enrichit de nouvelles vidéo. On peut les découvrir ici :

[article] Addictions sans produit

H135_coverL’équipe de Marmottan vient de publier un article sur les addictions sans drogue dans l’EMC (Encyclopédie Médico Chirurgicale).

Résumé : l’extension du champ des addictions sans produit est presque sans limites et ce fait impose une réflexion sur ces maladies bien particulières, tant au plan épistémologique qu’au plan politique. Le jeu pathologique est, depuis 2013, classé aux côtés de la dépendance à une substance dans la catégorie des addictions du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders . Le clinicien reçoit aussi des demandes de patients pour les addictions au sexe ou aux jeux en réseau sur Internet. Ces trois formes d’addiction sont présentées dans leurs dimensions historique, épidémiologique, clinique, avec les principales comorbidités qui leur sont associées. Les principes de la prise en charge sont communs à l’ensemble de ces pathologies, mais les traitements peuvent différer et doivent être adaptés au cas par cas.

EMC vol 13, n°1, janvier 2016
http://www.em-consulte.com/en/article/1023536

Nouveau groupe de parole, dédié aux joueurs d’argent

Nous vous proposons un nouveau rendez-vous mensuel : un groupe de parole à destination des joueurs de jeux de hasard et d’argent. Il sera animé par une psychologue et un médecin de l’équipe. La première date est le :

samedi 2 avril de 11h à 12h30

à l’hôpital Marmottan, 17 rue d’armaillé, 75017 Paris.

Il se répètera ensuite un samedi par mois.

Toute personne concernée par l’utilisation problématique des jeux d’argent et de hasard peut participer.

L’objectif est de partager et d’échanger ses expériences, d’obtenir des informations et du soutien, mais sans entrer dans l’individualité des prises en charge.

Ces réunions sont anonymes et gratuites.

Inscription auprès du secrétariat de Marmottan : 01 56 68 70 30.

[article] Quels facteurs de vulnérabilité au jeu excessif ?

CP publication scientifiqueCommuniqué – 7 octobre 2015

D’après Blaszczynski et Nower (Revue Addictions 97 :487-499, 2002), il existe trois types de joueurs pathologiques, identifiés selon un modèle « évolutif » :

  • les joueurs « conditionnés », ayant souvent connu des problèmes de jeux dans leur famille ;
  • les joueurs « vulnérables émotionnellement », qui se caractérisent par un comportement dépressif et anxieux ;
  • et les joueurs « antisociaux impulsifs », qui présentent en plus des comportements antisociaux et/ou impulsifs.

Afin de valider la pertinence de ces groupes, une étude portant sur 372 joueurs pathologiques (cohorte JEU de cas témoins suivis sur 5 ans) a été menée par des équipes du Centre Médical Marmottan – GPS Perray-Vaucluse, du CHU de Nantes, de l’Université Paris-Ouest Nanterre la Défense, de l’Hôpital Louis Mourier de Colombes (AP-HP), du CH Sainte-Anne et de l’Hôpital Universitaire Sainte-Marguerite de Marseille. Les joueurs pathologiques ont été classés en groupes correspondant à ceux pré-cités, et soumis à des entretiens cliniques structurés portant sur différents critères : habitudes de jeux, caractéristiques socio-démographiques, croyances et attitudes face au jeu, profil psychopathologique, troubles l’attention, etc.

Une classification de joueurs excessifs pertinente mais à explorer

Les résultats de cette étude tendent à montrer que les caractéristiques et les pratiques des trois groupes de joueurs varient. Si les résultats de l’étude semblent valider l’existence des groupes définis par Blaszczynski et Nower, il apparaît que les groupes de joueurs « vulnérables émotionnellement » et « antisociaux impulsifs » présentent des caractéristiques différentes. A l’opposé, le groupe des joueurs « conditionnés » se situe entre les deux autres et peut difficilement être isolé.

Des pratiques de jeux différentes, influencées par les voies d’entrée dans le jeu

Concernant les pratiques de jeux, on note ainsi que les joueurs « antisociaux impulsifs » préfèrent les jeux reposant en partie sur des compétences (jeux de courses, paris sportifs), tandis que les joueurs « vulnérables émotionnellement » sont significativement attirés par les jeux de hasard (bandit manchot, jeux de grattage). Les joueurs « conditionnés » se situent entre les deux autres groupes et pratiquent pour la moitié d’entre eux les jeux de hasard et pour l’autre moitié les jeux reposant en partie sur des compétences ou des jeux de stratégie.

Deux grandes fonctions psychologiques de l’addiction au jeu

Les auteurs de l’étude proposent une présentation dimensionnelle de cette classification, entre impulsivité et automédication. D’un côté, les joueurs impulsifs, dont le profil ressemble à celui des toxicomanes, préfèrent le poker et les paris sportifs ; de l’autre, des personnes déprimées, anxieuses, jouent dans une optique d’automédication et préfèrent les jeux de hasard purs. Le groupe des joueurs conditionnés serait simplement un groupe intermédiaire.

Cette classification se rapproche d’autres modèles définis dans le domaine des addictions, notamment à l’alcool. L’impulsivité, l’automédication et le conditionnement peuvent être des facteurs décisifs dans toutes les formes d’addiction, avec ou sans substance. D’autres études pourraient permettre d’explorer davantage cette interprétation « fonctionnelle » des voies d’entrée dans les addictions.

Retrouvez l’intégralité de la recherche dans l’article publié dans Journal of Gambling Studies (en anglais, accès payant) :

« Towards a Validation of the Three Pathways Model of Pathological Gambling »

 

Résultats de l’enquête nationale sur les pratiques de jeu d’argent et de hasard en France en 2014

Les résultats de l’enquête nationale sur les pratiques de jeu d’argent et de hasard en France en 2014 viennent de paraître. A noter qu’elle estime à environ 1 million le nombre de joueurs à risque modéré, et 200 000 le nombre de joueurs excessifs en France. Elle chiffre également le jeu des mineurs. Malgré l’interdiction, ils sont un tiers a avoir joué à un jeu d’argent et de hasard au moins une fois l’année écoulée. 11% d’entre eux peuvent être considérés comme problématique (cumul du risque modéré et du jeu excessif).

Lien vers l’enquête : http://www.economie.gouv.fr/observatoire-des-jeux/note-dinformation-ndeg-6-jeux-dargent-et-hasard-en-france-en-2014

 

Colloque « Fonctions des jeux aux différents âges de la vie : du normal au pathologique » samedi 6 juin

Fonctions des jeux aux différents âges de la vie : du normal au pathologique

Samedi 6 Juin 2015, de 9h00 à 17h30

Institut de psychologie
71 avenue Édouard Vaillant
Boulogne-Billancourt

Étudiants : 15€ ; Autres : 40€

L’objectif de ce colloque est de souligner les aspects tant positifs que négatifs des différents types de jeux et de mettre en lumière leurs fonctions aux différents âges de la vie.

Thèmes et intervenants :

  • Jeux, pluralité des approches : E. Belmas (Université Paris XIII), Th. Wendling (EHESS), V. Berry (Université Paris XIII )
  • Jeux chez l’enfant : J. Wendland (Université Paris Descartes), S. Moutier (Université Paris Descartes), R. Blanc (Université Paris Descartes)
  • Jeux chez l’adolescent : O. Phan (Inserm), G. Michel (Université de Bordeaux)
  • Jeux chez l’adulte : C. Bonnaire (Université Paris Descartes), S. Barrault (Université de Tours), E. Rossé (Hôpital Marmottan)
  • Jeux chez les séniors : M. Grall-Bronnec (C.H.U de Nantes), P. Narme (Université Paris Descartes)

 

Programme complet et fiche d’inscription à télécharger ici:

Rapport : Le jeu en ligne – Quand la réalité du virtuel nous rattrape

jeu en ligneLe Groupe de travail sur le jeu en ligne mis en place en 2010 par le gouvernement du Québec rend public son rapport à ce jour : « Le jeu en ligne – Quand la réalité du virtuel nous rattrape ».
Le groupe, présidé par Louise Nadeau, avait pour mandat :
• d’analyser les impacts sociaux du développement du jeu en ligne au Québec;
• d’examiner les mesures d’ordre réglementaire, technique, économique et juridique permettant de contrer le jeu illégal;
• de faire les consultations nécessaires auprès d’experts nationaux et internationaux.

Le communiqué de presse ainsi que le rapport complet sont disponibles et consultables sur notre site à l’adresse suivante :

http://www.economie.gouv.fr/observatoire-des-jeux/jeu-en-ligne-quebec-2014

COHORTE JEU : Evaluation multiaxiale transversale et suivi d’une cohorte de joueurs français

En France, près de trois adultes sur cinq ont joué au moins une fois à un jeu de hasard et d’argent. La prévalence française des problèmes de jeu est estimée à 1,3 % de la population adulte (données baromètre santé 2010 OFDT/INPES). Le jeu pathologique représente typiquement un modèle d’addiction sans drogue, en devenant progressivement le centre de l’existence du joueur, au détriment de tous ses autres investissements habituels, l’exposant ainsi à de multiples et lourdes conséquences.

Tous les rapports ministériels ou scientifiques récents insistent sur l’importance de réaliser en France des études de cohorte consacrées aux problèmes de jeu, afin de mieux identifier les facteurs de précipitation du trouble, de rechute et de rétablissement, le statut d’un joueur étant variable dans le temps.

Ainsi, l’hôpital Marmottan a participé avec 6 autres équipes françaises à la constitution de la première grande cohorte de joueurs de jeux de hasard et d argent en France. L’objectif de cette cohorte est de suivre l’évolution des variables socio-démographiques et cliniques susceptibles d’expliquer le passage d’une pratique contrôlée à une pratique problématique du jeu, le recours aux soins et la résolution spontanée des problèmes de jeu.

Données recueillies

– données socio-démographiques

– données de pratique de jeu :
* sévérité de la pratique
* habitudes de jeu (mises, types et fréquence de jeu, etc.)
* parcours de jeu (de l initiation à la 1ère consultation)
* distorsions cognitives

– données cliniques :
* comorbidités psychiatriques et addictives
* profil de personnalité
* antécédents de TDA/H

Constitution de la cohorte

– Cohorte de base (phase 1) : 628 sujets (joueurs, 18-65 ans)

* 257 joueurs non problématiques (JNP)
* 167 joueurs problématiques non en soins (JPNS)
* 204 joueurs problématiques en soins (JPS)

– Cohorte potentielle pour le suivi (phase II) : 424 sujets

Deux articles viennent d’être publiés à partir de cette recherche. Tous les deux sont lisibles gratuitement sur le site de leur revue respective :

Dans le premier article, nous nous proposons d’identifier les facteurs prédictifs des changements clés dans la pratique des jeux de hasard. Ce travail peut aider à fournir une nouvelle perspective sur l’étiologie du jeu pathologique, afin de soutenir la recherche future, les soins et les actions préventives.

http://www.biomedcentral.com/1471-244X/14/226/abstract

Dans un second article, nous tentons d’identifier les profils de joueurs pour expliquer la préférence pour telle ou telle activité de jeu, parmi les joueurs compulsifs et sans problème.

http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10899-014-9496-8

Livre : Pascasius ou comment comprendre les addictions

pascasius ou comment comprendre les addictions

Pascasius ou comment comprendre les addictions

Dès 1561, en pleine Renaissance, le médecin Pascasisus décrit la passion qui anime le joueur pathologique, la perte de liberté dont il souffre et les raisons pour lesquelles il s’enferre dans la dépendance. Le sang des joueurs est trop chaud, écrit-il, et le jeu leur procure une forme d’ivresse. La passion est entretenue par l’espoir déraisonnable du gain, alors que l’on ne devrait pas attendre tant du simple hasard. A ce mal, il propose un traitement individuel par la parole qui préfigure nos actuelles thérapies cognitives. Mais surtout, la découverte du texte de Pascasius remet en question le relatif consensus qui fait du texte de Benjamin Rush, Des effets des spiritueux sur le corps et l’esprit humains,  l’acte de naissance de l’addiction-maladie.

Pour découvrir son traité sur le jeu, traduit du latin par Jean-François Cottier, ainsi qu’un essai de Marc Valleur et Louise Nadeau en introduction de l’œuvre originale, vous pouvez vous procurer le livre « Pascasius ou comment comprendre les addictions » chez votre libraire ou sur Internet.

Livre publié aux Presses universitaires de Montréal et distribué par SODIS (diffusion Tothèmes)