Ciné-débat : « les années sida : regards croisés de soignants par-delà les générations »

Le mardi 16 janvier a eu lieu à l’espace Beaujon un ciné-débat sur le thème « les années sida : regards croisés de soignants par-delà les générations ».

Le film projeté était 120 battements par minutes, réalisé par Robin Campillo, écrit en collaboration avec Philippe Mangeot et produit par Hugues Charbonneau. Nous les remercions particulièrement d’avoir accepté cette projection-débat à titre gracieux. Ce film éclaire de façon quasi documentaire ce que fut l’épidémie du sida et la lutte d’Act Up, tout en développant une fiction sentimentale afin d’individualiser la tragédie.

La jeune génération de soignants des années 80 et 90 a dû s’adapter à une épidémie et a dû créer un nouveau savoir-faire médical et d’accompagnement. Cette période a été « baptisée » ultérieurement les années sida. Cette projection était donc l’occasion pour ceux qui ont milité activement lors de cette période de transmettre leur vécu aux plus jeunes membres de l’équipe soignante et de pouvoir débattre.

Le débat a été notamment mené par le Dr. Dominique Boubilley (médecin généraliste à l’hôpital Marmottan et qui fut l’une des fondatrices de la consultation de médecine générale), Tim Greacen (docteur en psychologie et directeur du laboratoire de recherche de l’Établissement public de santé Maison Blanche), François Berdougo (co-auteur du livre « La fin du sida est-elle possible ? »), et Sylvain Girault (chargé de programmation culturelle à l’espace Beaujon)

Nous tenons à rendre hommage au combat qu’ils ont mené et continuent de mener contre toutes discriminations liées à des pathologies chroniques, et pour un meilleur accès au soin pour la population que nous suivons à Marmottan, ainsi que d’avoir su transmettre à la jeune génération un soin digne de la « haute couture ».

Un immense merci à Hélène Delaquaize, médiatrice de santé à Marmottan et présidente de SOS hépatites Paris, fervente militante de la réduction des risques, qui a contribué à l’organisation de cette soirée.

Groupe de parole « usages et mesusages, réduction des risques »

Nouveau à Marmottan : nous organisons une fois par mois un groupe de parole sur le thème : « usages et mesusages, réduction des risques »

L’idée : parler d’autonomie, de liberté de choisir, ouvrir un espace de parole autour des pratiques de réduction des risques.

Durée : 1H30.
Dates : Le premier vendredi de chaque mois
Horaires : 14H – 15h30.

[article] Usage de cathinones à Paris

H135_cover(1)Nouvelle publication pour l’équipe de Marmottan : Muriel Grégoire publie dans la revue l’Encéphale un article sur l’usage de cathinones à Paris.

Résumé : l’apparition au cours des dix dernières années des « nouvelles substances psychoactives » appelées également « NPS » modifie pour la première fois, de façon profonde, le monde des drogues qui passe d’une dizaine de produits à près d’une centaine. La veille sanitaire représente un outil de surveillance de ce phénomène : une augmentation de l’utilisation des cathinones de synthèse (méphédrone, NRG3, 4-MEC…) a été observée et pose de nouveaux défis aux cliniciens. Le CEIP de Paris et le centre Marmottan ont voulu dresser un tableau de la consommation de cathinones en Île-de-France et alerter la communauté des services de santé concernant les problèmes liés à l’identification des abus et les risques associés. Nous présentons la relation entre sexe et drogues en raison de l’effet spécifique que les cathinones pourraient avoir sur les pratiques sexuelles. Le point marquant est l’apparition d’une pratique de consommation de stimulants par voie intraveineuse appelée « slam » au sein des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Le « slam » comprend trois caractéristiques : injections, dans un contexte sexuel et usage de drogues psychostimulantes. Le risque sanitaire s’inscrit à la fois dans le syndrome de dépendance/abus, impliquant un « craving » important, des symptômes psychiatriques prolongés, et dans le risque infectieux (VIH, VHB, VHC…). Il semble important de moins dissocier les réseaux sexuels, des réseaux d’addiction pour la réduction du risque.

http://www.em-consulte.com/en/article/1029317

Les « TROD » arrivent à Marmottan

A Marmottan, on peut désormais faire un TROD Hépatite C et/ou VIH.

Mais le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostic) qu’est-ce que c’est ?

En faisant ce test, on peut savoir si on a été en contact avec le virus de l’Hépatite C sans faire obligatoirement une prise de sang. Juste une goutte de sang prélevée au bout du doigt et vous pouvez savoir si avez rencontré ou pas le virus de l’hépatite C et ceci, en quelques minutes. Même chose pour le virus du sida.

Savoir si on est contaminé :

– C’est savoir si on doit surveiller son état de santé

– C’est aussi savoir si on peut accéder aux nouveaux traitements, plus efficaces et plus faciles à supporter que les anciens.

N’hésitez pas à demander des renseignements à l’Accueil, en Médecine générale ou pendant votre hospitalisation ou à demander à faire le test.

Plus d’information sur les TROD et le sida

Journée d’étude : Addictions et Troubles de l’attention / Hyperactivité

Quand : Lundi 19 octobre 2015

Où : Hôpital Marmottan, 5 bis rue des colonels renards, 75017 Paris.

Bulletin d’inscription à nous retourner : télécharger le bulletin 2015

Les consultations concernant la cocaïne sont en augmentation régulière depuis quelques années. Au sein de cette population sont apparues rapidement des demandes particulières. Certains usagers se présentent non pas comme des consommateurs impénitents, voire compulsifs de cocaïne avec pour finalité un effet de stimulation intense, mais dans un usage particulier qui leur permet d’être moins éparpillés, plus concentrés sur la tâche qu’ils effectuent.

D’autre part dans les antécédents de ces patients sont retrouvés des éléments biographiques pouvant évoquer un trouble avec déficit de l’attention et hyperactivité dans leur enfance.

Outre la persistance ou l’existence des TDAH à l’âge adulte, notion qui semble faire de plus en plus faire l’unanimité, la question est également de savoir si ces cocaïnomanes particuliers ne pourraient voire leur vie quotidienne transformée par la prescription de médicament de type méthylphénidate. Quelles en seraient alors les indications, les contre-indications de même que la durée du traitement ?

En outre, ce lien entre TDAH et pathologies addictives se retrouve également dans les addictions comportementales. Serait-ce du fait d’une société elle-même de plus en plus hyperactive ?

Lors de cette journée, nous aborderons divers aspects du trouble de l’attention et des addictions :

Programme :

9h30 : Accueil des participants

10h-11h30 : Attention, rétention et protention dans les sociétés de l’hypercontrôle, par Bernard Stiegler, Philosophe

11h30-13h : Le trouble de l’attention chez l’adulte et les addictions, par Isabelle Laffont, psychiatre, Paris

14h-15h30 : Cocaïne et Ritaline, par Perrine Roux, Chercheuse, Inserm, Marseille

15h30-17h : TDA/H et jeux vidéo, par Stéphanie Bioulac, psychiatre, CHU de Bordeaux

Bulletin d’inscription à nous retourner : télécharger le bulletin 2015

Sélection d’articles sur les addictions (décembre 2013)

dernièrespubliascoEn partenariat avec Ascodocpsy, nous vous proposons de découvrir notre dernière sélection d’articles ayant pour thème les addictions.

Ces documents peuvent être consultés au centre de documentation de l’hôpital Marmottan.

Télécharger le Bulletin de nouveautés biblio – décembre 2013

Sélection d’articles sur les addictions (novembre 2013)

dernièrespubliascoEn partenariat avec Ascodocpsy, nous vous proposons de découvrir notre dernière sélection d’articles ayant pour thème les addictions.

Ces documents peuvent être consultés au centre de documentation de l’hôpital Marmottan.

Télécharger le Bulletin de nouveautés biblio – novembre 2013

Sélection d’articles sur les addictions (octobre 2013)

dernièrespubliascoEn partenariat avec Ascodocpsy, nous vous proposons de découvrir notre dernière sélection d’articles ayant pour thème les addictions.

Ces documents peuvent être consultés au centre de documentation de l’hôpital Marmottan.

Télécharger le Bulletin de nouveautés biblio – octobre 2013

Médiatrice de santé à Marmottan : faciliter la parole et l’accès aux soins

Basée dans le service de l’hôpital Marmottan, à Paris, Hélène, médiatrice de santé, vous accueille pour vous écouter, vous orienter et vous accompagner dans vos démarches de soins.

Horaires :
Sans rendez-vous :

  • Lundi : 11h – 17h30
  • Mardi : 11h – 17h30
  • Jeudi : 12h – 17h30
  • Vendredi : 11h – 17h30
  • Fermé le mercredi

La médiation en santé, c’est quoi ?

Il existe plusieurs types de médiation : la médiation pour résoudre des conflits, la médiation sociale et la médiation en santé.

La médiation en santé est assurée par une personne de confiance, compétente et formée à la fonction d’information, d’orientation et d’accompagnement.

Proche du patient, elle facilite l’accès :

  • aux droits,
  • à la prévention,
  • au soin.

Elle crée du lien entre l’offre de santé et une population qui éprouve des difficultés à y accéder.

Les missions de la médiatrice

Accès au droit et au soin

La médiatrice apporte son écoute, son soutien moral au patient, dans le cadre d’un échange convivial.

Elle effectue un suivi individuel. Elle explique au patient le fonctionnement de l’hôpital et lui détaille ses droits.

Au cœur d’une équipe pluridisciplinaire, elle s’intègre dans le parcours du patient, sans se substituer à qui que ce soit.

Elle évalue les problématiques individuelles, suit la prise en charge et la coordonne avec les autres soignants. Par exemple, si le patient éprouve des difficultés sociales, elle va l’accompagner auprès des assistants sociaux. S’il s’agit d’un problème somatique, elle va le présenter aux médecins. En cas d’hospitalisation en hôpital général, elle peut l’accompagner physiquement sur place, dans la structure ou auprès de l’administration.

Prévention et promotion de la santé

A la demande, la médiatrice peut répondre aux questions sur le sida, les hépatites, les abcès, les différents problèmes de santé que peuvent provoquer l’injection.

Partenariat

La médiatrice met en réseau les institutions, les professionnels et le public. Elle est une interface entre les différents acteurs du soin, créant des passerelles entre le patient et des médecins compétents, capables de prendre en charge un patient toxicomane comme n’importe quel citoyen, avec respect et sans jugement. Grâce à son action, l’accès au soin sera aussi plus rapide.

Elle peut également aider à mettre en place des services d’aide à domicile (portage de repas par exemple)

Quelques remarques sur le jeu excessif et les addictions sans drogues

par Docteur Marc Valleur, médecin chef du Centre médical Marmottan.

La venue au centre Marmottan de M. le ministre du Budget est un signal fort, dont les soignants ne peuvent que se réjouir, puisqu’elle démontre une volonté politique de prise en compte de la dimension potentiellement addictive des jeux d’argent et de hasard. C’est un signal d’autant plus fort qu’il eût été difficile de l’imaginer il y a seulement quelques années, lorsque l’idée de regrouper le jeu pathologique parmi les addictions, au côté de l’alcoolisme, du tabagisme, des toxicomanies, avait du mal – mais c’est toujours un peu le cas lorsqu’il s’agit de jeu – à être prise au sérieux.

Il est de fait temps que la France prenne la mesure du problème et que se construise une véritable politique des jeux, qui tienne compte du phénomène de société que constitue l’extension de l’offre de jeux, des changements apportés par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais aussi de la dimension sanitaire induite par cette évolution.

Les quelques trop rares équipes qui ont commencé à recevoir des joueurs compulsifs, « pathologiques », excessifs, savent la quantité de souffrance que représente cette addiction, pour les joueurs concernés, mais aussi pour leur entourage.

C’est pourquoi, malgré toutes les discussions et querelles d’experts quant au statut des « addictions sans drogues », quant à leur homologie totale avec les toxicomanies ou l’alcoolisme, personne ne songe à nier cette dimension de souffrance, ni la nécessité d’y apporter des réponses, qui doivent comporter un volet sanitaire.

L’expertise collective de l’INSERM aura été la première manifestation d’une volonté de prendre en compte les souffrances liées au jeu excessif, et elle doit être suivie de la première enquête épidémiologique sur le sujet, menée par l’OFDT en collaboration avec l’INPES.

Reste à construire un réseau qui apportera des réponses concrètes en termes de prévention, d’information, et de soins.

La promotion de la notion de « jeu responsable » a été décidée, elle aussi, assez récemment, puisqu’on peut la dater de la création du COJER en 2006.

Cette notion implique une inflexion importante des discours, et de la politique en matière de jeu, jusque là fondée sur une forte canalisation de l’offre, liée à une prohibition millénaire, d’origine religieuse, puis morale.

Ce cadre prohibitionniste n’était pas une absence de politique : les contraintes d’une prohibition, ou d’un certain degré de prohibition, sont dans certains cas le prix qu’une majorité accepte de payer, par solidarité avec les personnes les plus à risque, qui seraient les victimes d’une libéralisation brutale.

Mais remettre en cause ce cadre est cependant justifié par la nécessité de canaliser une offre déjà plus que présente sur Internet. Surtout, l’augmentation très importante de l’offre, évidente depuis 1990, l’évolution qualitative de cette offre, avec la part croissante des « jeux de sensation » par rapport aux « jeux de rêve », finirait par rendre peu crédible un régulateur trop étroitement lié aux opérateurs.

Le projet de loi porte sur un aspect très partiel de l’offre ludique, les paris hippiques et sportifs, ainsi que le poker sur Internet, mais il représente un changement considérable : il s’agit bien aujourd’hui de construire une véritable politique du jeu, dont la prise en compte de la dimension addictive doit être un élément.

Le jeu responsable ne peut simplement signifier que chaque individu sera responsable de sa conduite, face à une offre totalement libre : la responsabilité doit être entendue comme partagée entre les joueurs, les opérateurs, et le régulateur.

On ne peut que souhaiter que les débats soient à la hauteur de l’enjeu : à travers les modes de régulation du jeu, c’est tout un style de société qui se reflètera.

Ces débats sont en quelque sorte une chance unique, qui ne se représentera pas de sitôt, de poser des questions fondamentales en matière d’addictions, avec ou sans drogues.

Une politique de jeu responsable implique une prise en compte de la « pyramide du risque », où l’on voit qu’une partie – la plus importante – de la population joue sans excès et sans dommages. Où la partie « malade », les joueurs pathologiques qui relèvent de soin, ne constituent qu’une petite minorité de l’ensemble des joueurs, sans doute de l’ordre d’un peu moins de 1% de l’ensemble de la population.

Mais il ne faut pas oublier qu’entre ces deux pôles existent tous les problèmes d’abus, de dérapages plus ou moins ponctuels, de pertes de contrôle passagères, qui s’avèrent lourdes de conséquences pour les individus comme pour la société.

La population dans son ensemble doit bénéficier d’une information claire et objective sur le jeu et ses conséquences. Certaines populations vulnérables (les jeunes, les personnes âgées, les pauvres, etc.) doivent bénéficier de mesures d’information et de prévention adaptées. Les joueurs qui manifestent des tendances à l’excès doivent pouvoir être avertis, alertés, avant de se mettre dans des situations irréparables. Les mesures consacrées au crédit sont par exemple ici tout à fait importantes. Et, bien sûr, les joueurs « addicts » ou dépendants doivent pouvoir être reçus dans des centres par des équipes compétentes et formées, et ce devrait être logiquement inscrit dans la mission des futurs CSAPA, qui devraient bénéficier, pour cela, des moyens nécessaires : s’il est bien de doter la prévention par un prélèvement sur les revenus des jeux, il est aussi indispensable que le dispositif de soin en bénéficie.

Mais un tel schéma ne doit pas être conçu comme une simple réponse technique à un problème de santé publique. Les addictions ne sont pas des maladies comme les autres, et, toutes, relèvent d’une dimension politique au sens le plus noble du terme.

C’est pourquoi des tâches importantes attendent la future autorité de régulation des jeux en ligne, mais aussi le futur conseil consultatif des jeux. On peut souhaiter que celui-ci regroupe des représentants des différentes parties prenantes, y compris des défenseurs de la liberté de jouer, et des adversaires des jeux d’argent, qui ont, tous, des arguments à faire valoir. A l’appui de recherches sur le jeu pathologique, mais aussi sur les évolutions du jeu « normal », il pourrait alors devenir l’initiateur d’une politique innovante dans le domaine des addictions.