Chemsex, comment accompagner les publics ? Journée thématique à Paris

De plus en plus, les pouvoirs publics se saississent de la question du chemsex. A Paris et en Seine-Saint-Denis, c’est notamment le cas à travers les actions de la mission métropolitaine de prévention des conduites à risques (MMPCR). Elle organise, en partenariat avec les acteurs engagés sur le chemsex, une journée thématique qui a pour but de développer une culture commune, et de favoriser la mise en réseau des professionnel.les accompagnant des chemsexeurs.

Cette journée aura lieu le Lundi 20 juin 2022 de 9h00 – 17h30, à l’Auditorium de l’Hôtel de ville (5 rue Lobau – 75004 Paris)

Au programme : différentes études, actions, modalités d’interventions seront présentées et permettront d’aborder l’ensemble du parcours de prise en charge envisageable pour un usager (consommation de produits, santé sexuelle globale, santé mentale).

le programme détaillé

Pour vous inscrire, RDV sur le site de la MMPCR

Cette journée aura lieu en présence de :

  • Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris, en charge de la santé publique et  des relations avec l’APHP, de la santé environnementale, de la lutte contre les pollutions et de la réduction des risques (sous réserve) ;
  • Jean-Luc Romero Michel, adjoint à la maire de Paris, en charge des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations ;
  • Magalie Thibault, vice-présidente du conseil départemental de Seine-Saint-Denis en charge des solidarités et de la santé.

Rapport annuel 2017

Télécharger le Rapport activité 2017

En résumé,

L’activité globale :

  • File Active totale : 2008 consultants (dont 841 nouveaux et 159 personnes de l’entourage)
  • 85 357 consultations
  • 458 patients sous TSO (243 BHD -215 Methadone)
  • 80 à 100 patients / jour à l’accueil
  • 326 hospitalisations
  • RDR : 5300 seringues et 4497 pipes à crack distribuées
  • Médecine Générale : 739 patients
  • 1015 demandes documentaires
  • 33 702 visiteurs du site Internet
  • 86 personnes formées

Même si les patients déclarent majoritairement les opiacés (30,8%) comme objet principal d’addiction, les problématiques restent très diverses. Les demandes d’accompagnement pour addiction à la cocaïne et notamment sous sa forme fumée, le crack, sont encore en augmentation.

  • Cocaïne, crack 20,3 %
  • Opiacés (Héroïne, Morphine, Codéine…) 17,6 %
  • Cannabis 17,1 %
  • Traitements de substitution détournés : 13,2 %
  • Jeux d’argent 8,9 %
  • Cybersexe 8,3 %
  • Alcool 7,4 %
  • Jeux vidéo 3,2 %
  • Cathinones, GHB, ketamine… 3 %
  • BZD et autres médicaments psychotropes 1,6 %
  • Ecstasy, amphétamines… 0,9 %

Concernant les problématiques d’addiction, quelques faits ont marqué l’année 2017 :

Chemsex, Cyberaddiction sexuelle et Addiction sexuelle

Des demandes de consultations pour cyberaddiction sexuelle, utilisation excessive des réseaux de rencontres, addictions sexuelles ou prises de produits dans des contextes sexuels (Chemsex) sont de plus en plus associées et viennent questionner les frontières entre addictions avec produits et addictions comportementales. L’usage de nouveaux produits de synthèse (N.P.S. : cathinones, phényléthylamines, etc.), substances stimulantes et hallucinogènes achetées via internet a pris de l’ampleur dans la communauté gay notamment dans des contextes de sex party, et ont tendance à diffuser plus largement au sein de la population. L’utilisation de produits comme la cocaïne ou le GHB dans des contextes sexuels (Chemsex) est aussi courante et motif de consultation.

Le centre Marmottan propose pour les chemsexeurs ou cyberaddict-sexuels des consultations avec une sexothérapeute. Ils peuvent également avoir accès à des consultations avec un psychiatre ou une psychologue et à une hospitalisation rapide si nécessaire.

Passage sous ordonnance des Médicaments contenant de la codéine à partir de juillet 2017

    • Suite à plusieurs overdoses liées à la consommation de codéine chez des adolescents, un arrêté à effet immédiat a inscrit le 12 juillet 2017, tous les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l’éthylmorphine ou de la noscapine sur la liste des médicaments disponibles sur ordonnance. Depuis, il n’est plus possible d’obtenir un médicament à base de codéine ou d’un de ces principes actifs sans prescription médicale. De même la vente de ces médicaments sur les sites Internet des pharmacies n’est plus possible.
    • Cette décision rapide, pendant l’été, a entraîné un nombre conséquent d’appels et de demandes de consultations. En 2017, une quarantaine de patients ont consulté spécifiquement pour une utilisation problématique de codéine, médicament utilisé en automédication souvent depuis longtemps. Nous avons selon les situations et les demandes des usagers proposé soit une substitution par Buprénorphine Haut Dosage essentiellement, soit d’accompagner un sevrage en ambulatoire voire en hospitalisation. Dans un ou deux cas seulement, nous avons prescrit de la codéine ou validé une prescription d’un médecin généraliste.

[publication] Addictions à l’héroïne, à la cocaïne, au cannabis et autres substances illicites

Les Dr. Blaise, Grégoire et Valleur ont rédigé la dernière mise à jour du Traité EMC, consacrée aux produits illicites.

Résumé : Ce qui distingue la toxicomanie d’autres addictions ne relève pas de différences objectives entre les mécanismes de la dépendance ou la pharmacologie des substances en cause. Le contexte légal, qui isole ainsi un groupe de « stupéfiants » interdit, relève de l’histoire et de la culture, plus que de données scientifiques. Mais l’interdit entraîne au niveau des représentations sociales un amalgame entre usage simple, usage problématique, et addiction : contrairement à l’alcool ou au jeu, l’usage de « drogues » est systématiquement perçu comme problématique, sinon comme une maladie, et tout usager tend à être considéré comme un « drogué ». Le praticien ne peut ignorer ce contexte. Cet aspect sera développé dans les premières pages de cet article, revenant sur l’historique des drogues, la définition et les mécanismes de l’addiction. Ensuite, les différents types de produits illicites seront détaillés, car les effets pharmacologiques, les aspects culturels, l’épidémiologie, les modes d’usage, les effets cliniques, l’expérience phénoménologique vécue, ainsi que les complications et les comorbidités sont spécifiques pour chaque type de substances psychoactives. Enfin, la dernière partie de l’article portera sur les traitements et la philosophie de la prise en charge, en particulier la réduction des risques.

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Un guide pour les services d’urgence sur les NPS

La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) publie un guide sur les nouveaux produits de synthèse et nouvelles substances psychoactives (NSP, NPS en anglais) destiné aux services d’accueil des urgences. Le document de 28 pages détaille par le menu ce que sont les NPS/NSP, à savoir « les substances psychoactives nouvellement arrivées sur le marché, naturelles ou synthétiques, classées ou non produits stupéfiants ou psychotropes au niveau national ». Il propose aussi un protocole accompagnant la prise en charge thérapeutique lors d’une suspicion d’intoxication à un NSP/NPS et livre les coordonnées des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP). Continuer la lecture

[article] Usage de cathinones à Paris

H135_cover(1)Nouvelle publication pour l’équipe de Marmottan : Muriel Grégoire publie dans la revue l’Encéphale un article sur l’usage de cathinones à Paris.

Résumé : l’apparition au cours des dix dernières années des « nouvelles substances psychoactives » appelées également « NPS » modifie pour la première fois, de façon profonde, le monde des drogues qui passe d’une dizaine de produits à près d’une centaine. La veille sanitaire représente un outil de surveillance de ce phénomène : une augmentation de l’utilisation des cathinones de synthèse (méphédrone, NRG3, 4-MEC…) a été observée et pose de nouveaux défis aux cliniciens. Le CEIP de Paris et le centre Marmottan ont voulu dresser un tableau de la consommation de cathinones en Île-de-France et alerter la communauté des services de santé concernant les problèmes liés à l’identification des abus et les risques associés. Nous présentons la relation entre sexe et drogues en raison de l’effet spécifique que les cathinones pourraient avoir sur les pratiques sexuelles. Le point marquant est l’apparition d’une pratique de consommation de stimulants par voie intraveineuse appelée « slam » au sein des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Le « slam » comprend trois caractéristiques : injections, dans un contexte sexuel et usage de drogues psychostimulantes. Le risque sanitaire s’inscrit à la fois dans le syndrome de dépendance/abus, impliquant un « craving » important, des symptômes psychiatriques prolongés, et dans le risque infectieux (VIH, VHB, VHC…). Il semble important de moins dissocier les réseaux sexuels, des réseaux d’addiction pour la réduction du risque.

http://www.em-consulte.com/en/article/1029317

Swaps n°72 : nouveaux produits de synthèse

swaps72Pour compléter la journée d’étude du 18 novembre 2013 sur les nouveaux produits de synthèse, on peut lire dans le dernier numéro de Swaps un dossier spécial consacré au sujet. Les articles dédiés aux NPS sont :

  • Chimie et drogues, histoire d’une liaison dangereuse
    Alexandre Marchant, doctorant en histoire à l’ENS de Cachan
  • Portrait d’un phénomène
    Emmanuel Lahaie, Magali Martinez, Chargés d’étude OFDT, pôle TREND
  • Régulation des NPS : entre interdiction et encadrement du marché
    Emmanuel Lahaie, Chargé d’étude OFDT, pôle TREND
  • Arrivée des NPS dans l’espace festif en Île-de-France
    Vincent Benso, Sociologue, Technoplus/TREND
  • La santé communautaire en éclaireur
    Vincent Benso, Sociologue, Technoplus/TREND

Consultez le n°72 de SWAPS sur le site vih.org

Pour rappel, l’hôpital Marmottan propose une prise en charge spécialisée pour les consommateurs de drogues de synthèse (NRJ2, NRJ3, 4-MEC, MDPV, Legal speed, DMC, MDAT,…), et entre autres pour les injecteurs de différents dérivés de cathinones, substances stimulantes et hallucinogènes, achetées via internet.

Renseignements (secrétariat) : 01 56 68 70 30.

Nouveaux produits, nouveaux usages

Lundi 18 novembre 2013

La journée est complète.

« RC », « Legal High », « Smart Drug », « Designer drug »…, les nouvelles drogues de synthèse sont apparues aux alentours de 2008. Notamment portée par Internet, leur consommation s’accroit en France et en Europe. Depuis 2010, une nouvelle substance est identifiée par mois, et leur usage fait de plus en plus l’objet de demandes de consultations dans nos centres de soin.

Ces nouveaux produits copient la structure moléculaire des substances psychoactives, sans être tout à fait identiques, ce qui leur permet de contourner la législation sur les stupéfiant. Dans nos consultations, nous rencontrons de plus en plus d’usagers proches de l’espace festif gay, qui « slamment » (c’est-à-dire qui injectent les substances dans un contexte sexuel à risque). Mais aussi des usagers aguerris, « pionniers » de l’expérimentation de drogues, consommant en cercle privé. Ou encore de jeunes adultes fréquentant le milieu festif techno.

Cette journée d’étude propose d’effectuer un état des lieux des connaissances sur ces nouveaux produits et leurs usages : offre, profils des usagers, modes de consommations, conséquences sanitaires, prise en charge et questions sur leur législation.

Programme :

(la journée commence à 10h et se termine à 17h.)

Accueil à partir de 9h30 au 5 bis rue des colonels renard, 75017 Paris.

« Injections de cathinones « slam » en population MSM »
par Dr. Philippe Batel, UTAMA – Unité de Traitement Ambulatoire des Maladies Addictives, Hôpital Beaujon, Paris

« Consommation, offre, trafic des nouvelles drogues de synthèse »
par Emmanuel Lahaie, OFDT, Paris

« MDMA, psychédéliques, kétamine : usage et clinique »
par Dr. Muriel Grégoire, psychiatre, Centre Médical Marmottan, paris

« Pharmacologie et conséquences sanitaires des nouvelles drogues de synthèse »
Dr. Anne Batisse, Pharmacien Toxicologue, CEIP, Paris