[publication] Sandrine Musso. Œuvre et posture en anthropologie politique, publique et impliquée

La revue Anthropologie & Santé dédie son dernier numéro à Sandrine Musso.

Ce numéro spécial offre à lire (mais aussi à entendre) toutes les facettes et l’importance de l’œuvre accomplie par Sandrine Musso, anthropologue de la santé disparue beaucoup trop tôt, en 2021. Par son engagement scientifique et politique, mais aussi par son attention à l’autre dans ses recherches et avec ses étudiant·e·s, Sandrine a construit une œuvre originale, irriguée par une pensée incisive et indissociable de sa posture. Elle était en effet une chercheuse impliquée dans la transmission des savoirs, engagée dans la dénonciation des « impensés » de nos sociétés contemporaines et des injustices sociales qui en résultent. Avec ce numéro, c’est le caractère exemplaire de cette posture épistémologique, politique et pédagogique que nous voulons souligner afin de conserver, pour les futur·e·s (et aussi actuel·le·s) chercheur·e·s et enseignant·e·s-chercheur·e·s, les traces d’un modèle à suivre.

L’ensemble du numéro est accessible gratuitement à cette adresse : 24 bis (hors-série) | 2022 Sandrine Musso. Œuvre et posture en anthropologie politique, publique et impliquée (openedition.org)

Nous vous invitons en particulier à découvrir l’article écrit par Hélène Delaquaize, médiatrice de santé à Marmottan :

Co-construire et interroger la médiation en santé : entre engagement, savoirs expérientiels et retours critiques

Penser avec Sandrine Musso, depuis la fin des années 1990, à travers l’un des premiers programmes en France de médiation en santé à la Faculté de médecine de Bichat à Paris, puis à Cayenne et à Marseille.

Co-construire et interroger la médiation en santé : entre engagement, savoirs expérientiels et retours critiques (openedition.org)

[publication] Addictions à l’héroïne, à la cocaïne, au cannabis et autres substances illicites

Les Dr. Blaise, Grégoire et Valleur ont rédigé la dernière mise à jour du Traité EMC, consacrée aux produits illicites.

Résumé : Ce qui distingue la toxicomanie d’autres addictions ne relève pas de différences objectives entre les mécanismes de la dépendance ou la pharmacologie des substances en cause. Le contexte légal, qui isole ainsi un groupe de « stupéfiants » interdit, relève de l’histoire et de la culture, plus que de données scientifiques. Mais l’interdit entraîne au niveau des représentations sociales un amalgame entre usage simple, usage problématique, et addiction : contrairement à l’alcool ou au jeu, l’usage de « drogues » est systématiquement perçu comme problématique, sinon comme une maladie, et tout usager tend à être considéré comme un « drogué ». Le praticien ne peut ignorer ce contexte. Cet aspect sera développé dans les premières pages de cet article, revenant sur l’historique des drogues, la définition et les mécanismes de l’addiction. Ensuite, les différents types de produits illicites seront détaillés, car les effets pharmacologiques, les aspects culturels, l’épidémiologie, les modes d’usage, les effets cliniques, l’expérience phénoménologique vécue, ainsi que les complications et les comorbidités sont spécifiques pour chaque type de substances psychoactives. Enfin, la dernière partie de l’article portera sur les traitements et la philosophie de la prise en charge, en particulier la réduction des risques.

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