France culture : « Drogue : combattre autrement »

Le 25 octobre sur France Culture, Christine Ockrent introduisait son émission par ces propos :

« Un monde sans drogue », tel est vœu pieu répété depuis des dizaines d’années qui justifie dans l’immense majorité de nos pays l’arsenal policier et juridique déployé pour assurer, en principes, la prohibition et la répression de la consommation et du trafic de drogues. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, la guerre à la drogue est un échec : un marché de 300 milliards de dollars par an, une économie aux mains des mafias et des économies souterraines, une violence sociale accentuée par la militarisation du combat, notamment en Amérique latine. En France, toute évocation du sujet tourne à l’affrontement idéologique, mais les faits sont là : aujourd’hui, les jeunes français sont devenus les premiers consommateurs de cannabis en Europe. Au-delà de la légalisation, intervenue dans quelques états américains,  c’est à l’échelle internationale, grâce à des fondations privées, qu’a été engagé un processus de réflexion novateur. Quelle approche pour mieux circonscrire les dangers, en terme de santé publique et de sécurité ? Quelle est la vraie cartographie des drogues et de son économie ? Comment mieux réguler les circuits de consommation et les comportements ? »

C’est ce qui est exploré dans cette émission avec Ruth Dreifuss, Michel Kazatchkine, Anne Coppel et Olivier Weber.

Réécouter l’émission : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4929692

Rapport : Prendre le contrôle, sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues

rapport_GCODP_sept2014-211x300Publié par la Commission globale de politique en matière de drogues le 9 septembre, le rapport « Prendre le contrôle : sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues » revient sur la nécessité d’envisager une régulation du marché des drogues, les alternatives à l’incarcération, ainsi que de mettre davantage l’accent sur ​​les approches de santé publique.
Résumé des recommandations :
Assurer avant tout la santé et la sécurité des collectivités requiert une réorientation fondamentale des priorités et des ressources en matière de politiques, qui permettrait d’abandonner les mesures punitives inefficaces au profit d’interventions sanitaires et sociales éprouvées. Lire plus

Cesser de criminaliser l’usage et la possession de drogues – et cesser de « traiter » de force des personnes dont la seule infraction est l’usage ou la possession de drogues. Lire plus

Viser en priorité une réduction du pouvoir des organisations criminelles et de la violence et l’insécurité engendrées par la concurrence entre elles ainsi qu’avec l’État. Lire plus

Profiter de l’occasion offerte par la SEAGNU de 2016, qui approche à grands pas, pour réformer le régime mondial des politiques en matière de drogues. Lire plus

Assurer un accès équitable aux médicaments essentiels, en particulier les analgésiques à base d’opiacés. Lire plus

Appliquer d’autres options que l’incarcération pour les acteurs non violents du bas de l’échelle du trafic de drogue, tels les fermiers et les passeurs, entre autres personnes engagées dans la production, le transport et la vente de substances illégales. Lire plus

Permettre et appuyer les essais dans des marchés légalement réglementés de drogues actuellement interdites, en commençant, sans s’y limiter, par le cannabis, la feuille de coca et certaines nouvelles substances psychoactives. Lire plus

Revue : toxicomanie au féminin

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Le dernier numéro de la revue Psychotropes (volume 19, n°3-4, 2013) est consacré au rapport des femmes avec les drogues.

Editorial

Depuis leur création dans les années 70, les structures de prise en charge pour toxicomanes ont toujours été plus fréquentées par les hommes que par les femmes. Et ce, dans un rapport remarquablement stable de l’ordre de 75-80% vs 20-25%.

Des études ont cherché à comprendre s’il y aurait des spécificités à la toxicomanie féminine. Un pourcentage si bas serait-il la traduction d’une souffrance qui s’exprimerait dans d’autres champs de la pathologie mentale (l’anorexie par exemple) ? Ou bien incarnerait-il un rapport différent à la violence du produit et son environnement ? À moins que, tout simplement, les structures elles-mêmes soient moins bienveillantes avec les femmes qu’avec les hommes ? Une autre particularité du débat réside dans le fait que, parfois, il est difficile de savoir si l’on parle de la toxicomanie féminine à travers l’individu femme, ou à travers le prisme exclusif de son statut de mère, actuel ou potentiel. Et si l’enjeu serait non pas l’impact physique et psychique du produit chez la femme mais « seulement » l’impact du produit sur la qualité de la relation mère-enfant, comme si la femme n’était que mère.

Marion BARRAULT déplore ainsi le fait que, dans les études de prévalence entre autres, les spécificités d’usage de substances liées au sexe ne soient pas systématiquement abordées. Cependant, à travers quelques publications internationales, l’auteure tente de montrer en quoi la toxicomanie au féminin se démarque de la toxicomanie masculine. Les femmes toxicomanes seraient par exemple plus sensibles aux effets délétères des consommations avec moins de ressources en termes d’éducation, de revenu ou d’emploi et une histoire plus fréquemment marquée par des abus sexuels ou physiques. Elle décrit également la problématique spécifique que développe le fait de devoir jouer un rôle de mère et d’être en responsabilité d’enfants

Et pourtant, l’étude de Laurence SIMMAT-DURAND et coll. sur les trajectoires des femmes en sortie des addictions montre que c’est rarement une grossesse qui « leur a permis d’arrêter l’alcool ou l’héroïne, même si la maternité reste bien souvent la seule carrière possible de ces femmes, source d’identité et de valorisation ». À partir d’un échantillon de 116 femmes correspondant à 151 histoires procréatives, l’auteure décrit l’impact des grossesses dans leurs trajectoires d’addiction avec, par exemple, ce décalage entre un âge de première grossesse à 21 ans en moyenne et celui d’une première demande de soins à 26 ans.

C’est cette problématique qui explique pour Olivier THOMAS le regain actuel d’intérêt pour la toxicomanie au féminin. Après avoir défini la toxicomanie au féminin comme « une solution auto-thérapeutique passionnelle suite à un traumatisme », l’auteur interroge ce lien entre l’être femme et l’être mère notamment par l’étude d’un cas clinique.

Cette « discrétion » féminine dans le monde des addictions se poursuit avec les addictions sans drogues. Comme le signale Zorka DOMIC, dans le jeu pathologique, l’essentiel des publications est fait à partir de patients et non de patientes. Le jeu pathologique chez la femme ne serait qu’une « simple transposition ». À travers des vignettes cliniques, l’auteure met en évidence quelques éléments du profil psychologique de la femme addicte au jeu, tels que la solitude et l’ennui, l’angoisse et la mésestime de soi. Cet article se conclut sur le constat évoqué plus haut d’une plus grande difficulté d’accession aux soins « en raison de la violence provoquée par la stigmatisation et les préjugés sociaux dont elles sont encore victimes ».

C’est, entre autres, parce que les choses semblent s’organiser ainsi que l’article de Tiphaine SCULO est original puisqu’elle prend comme illustration dans la deuxième partie de son article, le cas clinique non pas d’un joueur pathologique mais d’une joueuse pathologique. Dans une première partie, cet article interroge la notion d’abstinence et de jeu contrôlé au regard des différents profils psychologiques des joueurs pathologiques. La typologie existante rend compte d’une grande hétérogénéité du profil de ces patients, nécessitant une adaptation personnalisée du parcours de soin, et donc une large gamme d’options d’intervention.

Dans cette optique, la communication de Davide ELOS est alors particulièrement pertinente. En effet, après avoir fait le constat que les communautés mixtes risquaient pour ces patientes d’être le lieu de la répétition des relations pathologiques habituellement vécues par elles, l’auteur témoigne de l’intérêt d’une communauté exclusivement féminine pour accueillir et prendre en charge ces femmes. En les protégeant d’un masculin vécu par celles-ci comme « la figure abusive » constituant « leur principale référence affective », une première phase du parcours thérapeutique peut être initiée. C’est ainsi que fut créée la communauté thérapeutique Fragole Celesti, à la fois lieu médico-sanitaire, récréatif et socialisant mais aussi lieu de prise en charge psychologique et de réinsertion professionnelle.

Dans ce numéro vous trouverez également 4 varias.

Le premier varia concerne cette problématique posée par Irène CODINA et qui prend de plus en plus de place dans nos consultations, à savoir la cyberaddiction sexuelle. Dans cette addiction, il convient de dégager à la fois l’addiction sexuelle d’une part et l’addiction sexuelle via Internet, d’autre part[1]. L’auteure dégage deux sous-groupes dans la patientèle prise en charge à Marmottan : ceux pour qui internet a été l’amplificateur de l’addiction sexuelle et ceux pour qui il fut déclencheur. Mais la notion d’addiction sexuelle via Internet reste controversée. Ceci est d’autant plus regrettable que cela dissuade des équipes d’engager des prises en charge qu’elles sauraient faire pour permettre à ce type de patients « de vivre plus confortablement avec lui-même et avec les autres. » Ces prises en charge rencontrent des éléments classiques tels que nous les connaissons dans les addictions : la relativité de l’urgence, la notion de temps et l’évolution propre du patient par exemple.

Le second varia propose une ré-interrogation par Lise DASSIEU du concept relativement ancien de seuil d’exigence. Issue du secteur du travail social, cette notion a été déclinée dans le milieu de la santé sous divers modes que ce soit dans le domaine de la réduction des risques puis dans celui des traitements de substitution. Mais cette notion a été pensée par le bas et « ne désigne pas ici une diversité de niveaux d’exigence mais bien une adaptation de l’exigence à un public spécifique ». L’auteure redéfinit les notions de haut et de bas seuil qui ne sont pas forcément les acceptions les plus habituellement répandues.

Le troisième varia concerne les programmes d’échanges de seringues (PES) en prison. Exclusivement situées en Europe et en Asie Centrale, Ivana OBRADOVIC propose une revue internationale de ces expériences. Celles-ci permettent de tirer un bilan largement positif. Dans les pays qui n’ont pas développé de PES en prison, l’eau de Javel est proposée comme outil de RDR. Malheureusement, il persiste des doutes quant à l’efficacité de celle-ci en situation réelle (shoot et durée de désinfection) et encore plus sur le VIH. C’est le constat de cette inefficacité qui a poussé l’OMS à encourager le développement des PES.

Pour terminer ce numéro, nous vous proposons les réflexions et le constat fait par Julia MONGE sur un thème très peu souvent abordé qui est celui de la consommation de cannabis en famille, conjointement par les parents et/ou les enfants. Cette consommation a diverses significations. Lorsque l’usage est isolé et le fait de l’adolescent, cela correspondrait à une réinterrogation du cadre et des limites familiales. Dans le cas de l’usage simple, le partage occasionnel ne semble pas affecter la structure familiale si celle-ci se fonde sur une relation tridimensionnelle équilibrée. Par contre, une addiction partagée traduit « une profonde perturbation des relations interpersonnelles en contribuant à inverser l’ordre générationnel et à brouiller les limites spatiales. » (dehors/dedans, in/off).

 

[1] NDLR : Nous avions proposé il y a quelques années de différencier les cyberdépendances (créées de novo par internet : chat, réseaux sociaux, infolisme etc.), et les dépendances cyberassistées (utilisant Internet comme moyen de diffusion d’un type de pathologie existant déjà antérieurement : jeu, sexe, achats compulsifs, etc.). La cyberaddiction sexuelle nous semble plutôt relever du deuxième groupe, celui des dépendances cyberassistées : voir « Les addictions à Internet » M. Hautefeuille, D. Véléa, 2eme édition, PBP, Editions Payot, 2014, Paris.

L’expérimentation des « salles de shoot » durera six ans (projet de loi)

Le ministère de la Santé prévoit une expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), parfois appelées « salles de shoot » pendant une durée de six ans, selon l’avant projet de loi relatif à la santé dont l’AFP a obtenu copie.

Le texte précise dans son article 8 que « à titre expérimental et pour une durée de six ans », des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour toxicomanes mettront en place un espace de consommation de drogues supervisée.

« Dans cet espace, sont accueillis des usagers de stupéfiants et d’autres substances psychoactives, majeurs, qui apportent et consomment sur place ces produits, sous la supervision » de professionnels de santé et du secteur médico-social, précise le texte.

La supervision, ajoute l’avant-projet, consiste à « mettre en garde les usagers contre les pratiques à risques, à les accompagner et leur prodiguer des conseils » sur les modalités de consommation des drogues, « afin de prévenir ou de réduire les risques de transmission des infections et les autres complications sanitaires », sans que les professionnels participent « aux gestes de l’injection ».

Une évaluation de l’expérimentation aura lieu six mois avant la fin.

Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres en septembre, pour un examen au Parlement début 2015.

Les centres qui mettront en place ces « salles de shoot » seront désignés par arrêté du ministre chargé de la Santé.

Un centre devait voir le jour l’an dernier près de la gare du Nord à Paris, mais avait été reporté sine die en octobre quand le Conseil d’Etat a recommandé, en préalable à toute expérimentation, l’adoption d’une loi, afin d’assurer une meilleure garantie juridique au dispositif.

Le gouvernement avait donné en février 2013 son feu vert à l’expérimentation de la salle, destinée aux toxicomanes précarisés, qui se shootent dans la rue, les sanisettes, parkings ou halls d’immeubles, dans des conditions d’hygiène déplorables.

Dans son exposé des motifs, le ministère rappelle que de telles salles existent dans plusieurs pays européens (Allemagne, Luxembourg, Espagne, Suisse) et que « leur bilan est positif pour protéger » les toxicomanes « des risques sanitaires de l’injection ».

Ces salles ont aussi pour objectif de « réduire les nuisances dans l’espace public », précise-t-il.

Source : http://www.afp.fr/fr/node/2778350/#.VAC6qS9DdcY.twitter

 

Représentations des drogues : visions, fantasmes, prévention (23 juin)

Lundi 23 juin 2014

Télécharger le bulletin d’inscription 2014

Les drogues et leur usage suivent l’évolution des mœurs. La représentation des drogues elles-mêmes accompagne cette évolution. Par exemple, les représentations attachées à la cocaïne ont radicalement changé au cours de ces dernières années. Elle est en effet passée, pour reprendre la terminologie de R. Saviano, du statut « d’apéritif bourgeois » dans les années 80 à celui d’une drogue de plus en plus répandue, démocratisée, banalisée et facilement accessible tant en terme de coût que de disponibilité.

Nous savons depuis longtemps qu’au-delà du produit lui-même, de la molécule pharmacologiquement active, l’essence des drogues réside dans les représentations que l’on s’en fait. L’opposition entre drogues licites et illicites en est la plus claire illustration. Le caractère illégal d’une drogue ne s’établit pas sur des critères exclusivement pharmacologiques ou médicaux, mais aussi sur des critères moraux, économiques ou politiques. Pendant longtemps, les drogues licites ont véhiculé des valeurs de convivialité, d’intégration, de force, de bien-être etc., alors qu’à l’inverse, les drogues illicites étaient synonymes de déchéance et de malheur. Or, depuis le rapport Roques, le curseur s’est déplacé : les drogues licites commencent à être perçues comme largement aussi dangereuses que les autres, si bien que certains se posent la question de savoir s’il ne serait pas opportun de mettre fin à la prohibition

Programme :

(la journée commence à 10h et se termine à 17h.)

Accueil à partir de 9h30 au 5 bis rue des colonels renard, 75017 Paris.

Voyage des drogues dans l’imaginaire social à travers le temps.
Myriam Tsikounas, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice du master recherche « Histoire et audiovisuel ».

La représentation des drogues dans la publicité.
Patrick Baudry, sociologue, université Michel de Montaigne, Bordeaux III.

Les représentations de la drogue dans l’art.
Mario Blaise, psychiatre, Centre médical Marmottan, et Antoine Perpère, commissaire de l’exposition « sous influence, drogues et artistes » à la Maison rouge.

Les grandes campagnes nationales de prévention sont-elles efficaces ?
Jean-Michel Costes, sociologue

Fil rouge : Dr. Michel Hautefeuille, psychiatre, Centre Médical Marmottan, paris

 

Global Drug Survey : la plus grande enquête drogues au monde

global-drug-survey-2013Global Drug Survey est une enquête annuelle sur la consommation de drogues dans le monde. Sa volonté est de collecter un maximum d’informations factuelles en s’adressant directement aux consommateurs. Que consommez-vous ? Dans quel contexte ? A quelle fréquence ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?…
La participation est ouverte à tous sur le site web dédié. L’objectif est d’avoir une meilleure connaissance de ces consommations et permettre de mettre en place des politiques drogues plus pertinentes.  Il reste 10 jours pour participer !

Global Drug Survey est un centre de recherches indépendant sur les drogues et leurs usages. C’est aussi le nom de la plus grande enquête mondiale sur les consommations de drogues, d’alcool, de tabac et de médicaments psychotropes dans la population générale.

L’ampleur et la diversité des consommations de drogues sont largement méconnues de par le monde. Les données épidémiologiques sont souvent lacunaires, notamment à cause du tabou et de l’illégalité des consommations ou de l’inexistence de systèmes de collecte de données optimaux. Ces carences rendent difficile la mise en place de politiques drogues pertinentes.

Cette enquête accessible en ligne collecte des données, suggère des stratégies de réductions des risques, et permet aux participants de comparer leurs usages d’alcool, de tabac, de médicaments et de drogues, aux consommations moyennes.

Chaque participant a la possibilité de s’exprimer de manière libre, anonyme et confidentielle. L’enquête est disponible en 8 langues et coordonnée dans 17 pays. Elle sera accessible en ligne jusqu’au 20 décembre à l’adresse globaldrugsurvey.com/GDS2014.

Les résultats de l’enquête sont attendus pour avril 2014.

Résultats de la précédente enquête : http://www.globaldrugsurvey.com/run-my-survey/2012-global-drug-surveyglobal drug survey 2013

Fiches de sensibilisation aux drogues

tableau de sensibilisation aux droguesLa gendarmerie royale du Canada publie sur son site un tableau récapitulatif des principales substances et tendances actuelles. Il vise à renseigner le public sur les principales substances consommées, leurs effets et conséquences, les divers modes de consommation, les signes et symptômes observables, le statut légal, etc. Des ressources d’aide et divers messages de prévention utiles s’y retrouvent également.

On peut télécharger le tableau en haute résolution (jpeg) ou bien les fiches imprimables (pdf)

Vidéo de la réunion publique sur la « guerre aux drogues »

drugs rethinkMédecin du Monde a accueilli mardi 22 octobre un événement important pour nourrir le débat public et politique français en matière de politique des drogues :

Michel Kazatchkine, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies et ancien directeur du Fonds Mondial, et Ruth Dreifuss, ancienne présidente de la Confédération suisse, ont animé une réunion publique sur la « guerre aux drogues », à l’occasion de la sortie de la version française du troisième rapport de la Global Commission on Drug Policy.

Vous pouvez revoir l’enregistrement vidéo sur la conférence sur la chaîne Youtube de Médecins du Monde.

Article : drogues, changer la loi, c’est maintenant !

A lire sur Liberation.fr « Drogues : changer la loi, c’est maintenant ! » par :

  • Jean-Pierre LHOMME Président de Gaïa-Paris, association qui porte le projet d’une salle de consommation,
  • Bruno SPIRE président d’Aides,
  • Marie DEBRUS Présidente de l’Association française de réduction des risques (AFR),
  • Olivier MAGUET Vice-président de l’AFR, administrateur de Médecins du monde
  • Fabrice OLIVET Directeur d’ASUD (Autosupport des usagers de drogue)

En matière de politique des drogues, le monde bouge. Ce mouvement, amorcé avec la Déclaration de Vienne en juillet 2010 appelant à des politiques de drogues fondées sur la santé publique, s’est considérablement amplifié ces dernières années. Créée en 2011, la Commission mondiale pour la politique des drogues a enfoncé le clou en démontrant l’impact négatif des politiques répressives. Cette commission est composée de personnalités de haut niveau : anciens chefs d’Etat (comme le Brésilien Fernando Cardoso), hauts responsables des Nations unies (comme Kofi Annan) mais aussi personnalités de la société civile (comme l’écrivain Mario Vargas Llosa). Autant dire des personnes qui ont a priori la tête sur les épaules et le sens des responsabilités lorsqu’ils demandent un changement de politique des drogues. Au-delà du diagnostic précis de l’échec de la répression des usages dits illicites de drogues au niveau international, des Etats en ont tiré les conséquences et ont attaqué, en tout ou en partie, leur édifice légal au niveau national (Portugal, Uruguay, République tchèque, et mêmes deux Etats des Etats-Unis). La liste ne cesse de s’allonger. Bref, le monde bouge, dans le sens d’une autre politique, au point qu’une session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies sera consacrée à ce sujet en juin 2016. Le monde… sauf la France, où le débat sur la politique des drogues reste bloqué. (…) Lire la suite sur le site de Libération

Parution : Trois analyses de la loi de 1970

psychotropesLe 10 octobre dernier, le Conseil d’État a refusé l’ouverture d’une salle de consommation à moindre risque. Son avis juridique est fondé sur la loi de 1970. Alors que la législation sur les drogues en France reste immobile, campée sur des positions vieilles de 40 ans, trois auteurs nous invitent à réfléchir sur la question. Libertés individuelles, enjeux politiques, sociaux et économiques, autant de points auxquels s’intéressent Jean-Michel Costes, Sophie Massin et Christian Ben Lakhdar dans une numéro spécial de la revue Psychotropes consacré à la loi de 1970.

Retrouvez ici le sommaire du numéro ainsi que l’éditorial de Michel Hautefeuille.