[publication] Addictions et régulation émotionnelle

Le dernier numéro de la revue Psychotropes vient de paraitre. Il est consacré au thème des addictions et de la régulation émotionnelle.

En effet, l’apport des neurosciences affectives, la théorie de l’attachement, une meilleure connaissance de la mémoire traumatique ou encore les travaux sur l’intersubjectivité nous amènent à repenser la clinique des addictions à partir du paradigme de la régulation émotionnelle. L’émotion apparaît centrale dans nos comportements, nos croyances, notre motivation, nos souvenirs. Mais ces émotions, essentielles pour nous connaître, peuvent aussi nous bouleverser. Elles nécessitent d’être régulées.

Dès la naissance, les pratiques parentales, le climat familial jouent un rôle dans l’apprentissage de stratégies de régulation de ces émotions. Plusieurs modèles ont tenté d’expliciter comment nous régulons nos émotions (Thompson, 1994 ; Gross, 1998 ; Gratz et Roemer, 2004 ; Koole, 2009 ; etc.). Par exemple, le modèle de Gross sur la régulation émotionnelle tend à explorer « comment les individus influencent quelles émotions ils ont, quand ils les ont, comment ils en font l’expérience et comment ils les expriment » (Gross, 1998, p. 271) à partir de cinq familles de stratégies de régulation émotionnelle, sans distinguer les stratégies adaptées et les stratégies non adaptées. La régulation émotionnelle est définie à partir des stratégies cognitives ou comportementales qui sont utilisées pour modifier les circonstances dans lesquelles se produit une émotion, l’expérience d’une réaction émotionnelle (y compris l’intensité et de la durée) ou comment une émotion est exprimée aux autres (Gross, 2002). Gratz et Roemer (2004) distingueront la bonne régulation et la mauvaise régulation (dysrégulation). Ces difficultés seraient accentuées par la pauvreté de la conscience émotionnelle, l’impulsivité, le manque de flexibilité pour utiliser un large éventail de stratégies, etc. Garnefski et al. (2001) vont distinguer les stratégies adaptées comme la réévaluation cognitive ou l’acceptation et les stratégies non adaptées comme le blâme de soi ou le blâme d’autrui ou la rumination.

SOMMAIRE

Conduites addictives et difficultés de régulation émotionnelle à l’adolescence
Nathalie Duriez

Régulation émotionnelle et processus de changement :
les apports du Lifespan Integration lors de l’entrée en soins en addictologie
Margaud Dupé

Influence de l’autocompassion dans la prévention de la rechute de substances : une revue systématique
Casagrande, G., Brennstuhl, MJ., Tarquinio, C., von Hammerstein C

La thérapie intégrative de l’addiction sexuelle associée à une symptomatologie anxiodépressive : un cas clinique
Lana Strika-Bruneau, Amine Benyamina

Exploration des interactions entre le TDAH, la régulation émotionnelle et les conduites addictives. Étude de deux jeunes adultes
Marjorie Camus Charron, Nathalie Duriez

VARIA

L’utilisation de l’échelle CIWA-Ar dans la prévention du syndrome de sevrage de l’alcool : exemple d’une évaluation des pratiques professionnelles
Sophie Annette, Anaïs David, Marie-Dominique Colas

Revue Psychotropes 2023/2 | Cairn.info

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