Naloxone : La France se donne-t-elle réellement les moyens de prévenir les risques ?

A l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux overdoses, Médecins du Monde demande aux autorités de mettre en place une politique concrète pour prévenir les overdoses aux opiacés en France.

Voici leur communiqué en date du 30 août 2016

Le 27 juillet dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), annonçait son accord pour une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) d’un spray nasal contenant de la Naloxone, le Nalscue, proposé par le laboratoire Indivior.

Cette annonce est une victoire mais elle reste une avancée insuffisante au regard des enjeux posés par les overdoses aux opiacés. Près de 300 personnes en moyenne meurent d’une overdose par année en France (données sous estimées).

Médecins du Monde préconise depuis plusieurs années une mise à disposition communautaire auprès des usagers et de leurs proches de la Naloxone pour la rendre accessible aux personnes concernées. En effet,  un médecin est rarement présent lors d’une overdose.

Or, la Naloxone sera uniquement délivrée sur prescription médicale dans les CSAPA inclus dans l’ATU de cohorte. Les CAARUD sont ainsi exclus de l’ATU, ce qui est dommageable surtout lorsque le dispositif expérimental de la salle de consommation à moindre risque prévoit d’être adossée à un CAARUD.

Par ailleurs, MdM s’interroge sur le coût du kit Nalscue proposé par le laboratoire Indivior, aucune information n’ayant été communiquée sur le sujet. A titre d’exemple, un outil similaire, distribué au Royaume-Uni, coûte moins de 25€.

La question du financement de ces kits pour les CSAPA inclus dans la cohorte n’est pas non plus évoquée : disposeront-ils de moyens financiers supplémentaires leur permettant d’acheter ces kits ?

Médecins du Monde demande au Ministère de la Santé et à l’ANSM la mise à disposition communautaire urgente de la Naloxone dans les structures de proximité avec les usagers de drogues les plus à risque d’overdoses mortelles.

Il faut des mesures simples et efficaces :

  • Une diffusion large dans les CAARUD et au sein des associations d’usagers.
  • La mise à disposition de la naloxone à un prix accessible dans le cadre d’un dispositif financé

Qu’attend l’Etat pour mettre en place ces mesures ?

http://www.medecinsdumonde.org/actualites/presse/2016/08/30/naloxone-la-france-se-donne-t-elle-reellement-les-moyens-de-prevenir-les-risques