[publication] Addictions à l’héroïne, à la cocaïne, au cannabis et autres substances illicites

Les Dr. Blaise, Grégoire et Valleur ont rédigé la dernière mise à jour du Traité EMC, consacrée aux produits illicites.

Résumé : Ce qui distingue la toxicomanie d’autres addictions ne relève pas de différences objectives entre les mécanismes de la dépendance ou la pharmacologie des substances en cause. Le contexte légal, qui isole ainsi un groupe de « stupéfiants » interdit, relève de l’histoire et de la culture, plus que de données scientifiques. Mais l’interdit entraîne au niveau des représentations sociales un amalgame entre usage simple, usage problématique, et addiction : contrairement à l’alcool ou au jeu, l’usage de « drogues » est systématiquement perçu comme problématique, sinon comme une maladie, et tout usager tend à être considéré comme un « drogué ». Le praticien ne peut ignorer ce contexte. Cet aspect sera développé dans les premières pages de cet article, revenant sur l’historique des drogues, la définition et les mécanismes de l’addiction. Ensuite, les différents types de produits illicites seront détaillés, car les effets pharmacologiques, les aspects culturels, l’épidémiologie, les modes d’usage, les effets cliniques, l’expérience phénoménologique vécue, ainsi que les complications et les comorbidités sont spécifiques pour chaque type de substances psychoactives. Enfin, la dernière partie de l’article portera sur les traitements et la philosophie de la prise en charge, en particulier la réduction des risques.

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[Publication] Baclophone

BACLOPHONE est une étude pharmaco-épidémiologique consistant en un suivi téléphonique étroit des patients traités par baclofène pour alcoolodépendance, au cours de leur première année de traitement. L’objectif principal de BACLOPHONE est d’observer l’imputabilité du baclofène dans les événements indésirables (EI) pouvant survenir en cours de traitement. La première partie de l’étude, basée sur 104 participants pendant un an, a été rendue publique.

Ces données montrent  un niveau de responsabilité très variable du baclofène dans la survenue de problèmes de sécurité en cours de traitement. Elles suggèrent également que certains événements indésirables imputables au baclofène surviennent en cas de prescription ou de prise du traitement ne respectant par les recommandations officielles, notamment lorsque les variations de posologies sont trop rapides. Ce dernier point souligne la nécessité d’une bonne connaissance des modalités de prescription du traitement par les médecins prescripteurs et les patients, et l’intérêt de renforcer la formation des prescripteurs et l’information des patients recevant ce traitement.

Lire l’intégralité du rapport

CP – Restriction par l’ANSM de la prescription du baclofène : préservons la qualité de la prise en charge des patients

Pour sécuriser l’utilisation du baclofène chez les patients alcoolo-dépendants dans le cadre de la RTU, l’ANSM en modifie le protocole en réduisant la dose maximale prescrite dans la prise en charge de ces patients. A compter du 24 juillet 2017, la RTU ne permet plus de prescrire du baclofène à des posologies supérieures à 80 mg/jour.

Nous relayons le Communiqué de presse du pôle médecine générale de la Fédération addiction.

Suite aux résultats de l’étude Cnamts-INSERM portant sur les données de sécurité clinique du baclofène de 2009 à 2015, l’ANSM a limité la posologie maximale de prescription à 80 mg/jour en modifiant en urgence la RTU. Les médecins généralistes que nous sommes et que nous représentons sont surpris et abasourdis.

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Des patients toujours exclus de l’accès aux traitements de l’infection par le VHC Le gouvernement doit utiliser tous les outils juridiques à sa disposition

Communiqué de presse de SOS hépatites

Depuis plus de deux ans, le prix exorbitant des nouveaux traitements contre l’hépatite C exigé par les laboratoires a conduit le gouvernement à rationner l’accès aux soins, en violation directe de nos principes constitutionnels d’accès à la santé, retardant ainsi toute politique de santé publique pour mettre fin à l’épidémie d’hépatite C en France.

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Accès universel aux traitements contre l’Hépatite C : L’Etat doit agir au lieu de subir

Accès universel aux traitements contre l’Hépatite C : L’Etat doit agir au lieu de subir

Communiqué interassociatif : le CISS, CHV, TRT5, Aides, Comede, Fédération Addiction, Médecins du Monde, SOS Hépatites

La lutte contre l’hépatite C (VHC) connaît une véritable révolution avec l’arrivée de traitements permettant des taux de guérison spectaculaires. Ces médicaments pourraient permettre non seulement d’éliminer le virus chez toutes les personnes concernées mais aussi, d’un point de vue de santé publique, de vaincre l’épidémie de VHC dans les prochaines années.

Compte tenu des prix exigés par les laboratoires, le gouvernement a choisi de « rationner » l’accès aux soins, limitant les prescriptions aux personnes ayant une fibrose du foie avancée. Cette restriction d’accès aux soins bafoue notre constitution et nos principes d’accès à la santé. Elle vient également en totale contradiction avec les efforts déployés par ailleurs pour lutter contre l’épidémie de l’hépatite C, avec le soutien du gouvernement, à savoir le renforcement des dispositifs de réduction des risques et le développement du dépistage de l’hépatite C. Cette position est donc non seulement inconstitutionnelle mais aussi absurde en termes de cohérence des politiques publiques de santé.

L’hépatite C peut avoir des conséquences lourdes sur les personnes, quel que soit le stade de gravité de la maladie hépatique. Les malades témoignent sans relâche des conséquences de ce refus d’accès aux droits : dégradation de leur qualité de vie, fatigue chronique induisant une fragilisation au regard de leur emploi, tendance à la désocialisation, vécu psychologique douloureux de se vivre comme contaminant.

De nombreux acteurs proposent actuellement des médicaments génériques aux malades, aux professionnels de santé, aux associations. Le coût d’un traitement de 12 semaines contre l’hépatite C est ainsi accessible pour un premier prix de 550 € contre un prix facial des médicaments princeps de 46 000 € en France, remboursé par l’assurance maladie (soit 80 fois plus).

Aujourd’hui, face au rationnement, des malades sont suivis en France avec des traitements génériques achetés sur un marché parallèle. L’importation de médicaments à titre individuel est encadrée par la législation et pose des problématiques de contrefaçon potentielle et d’inégalité d’accès. Le gouvernement en porte l’entière responsabilité : après 18 mois de rationnement, aucune réponse n’est apportée à ces malades injustement privés d’accès aux soins.

L’Etat possède pourtant tous les outils légaux pour importer ou faire produire des traitements génériques en France permettant à la fois l’accès aux traitements à tous les malades et la sauvegarde de l’équilibre des comptes de l’Assurance Maladie.

Le mécanisme de la licence d’office rendu possible dans le cadre des flexibilités de l’accord international sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) est ainsi prévu dans le code de la propriété intellectuelle français. Pourtant, le gouvernement préfère prolonger le rationnement et l’exclusion des soins, dans l’attente d’improbables baisses des prix des molécules à venir.

Le gouvernement continue à justifier l’injustifiable exclusion des soins sous des principes de priorisation ou de nécessaires procédures administratives pour mettre fin à ces restrictions d’accès.

Le 25 mai prochain, journée nationale de lutte contre les hépatites, nous n’accepterons aucun report de l’accès aux traitements POUR TOUS.

Le 25 mai, le gouvernement doit prononcer la fin immédiate du rationnement et le début de la lutte pour vaincre l’épidémie de l’hépatite C.

Restriction d’accès aux traitement contre l’hépatite C : la lettre ouverte de SOS hepatites à la Ministre de la santé

La lutte contre l’hépatite C connaît une véritable révolution avec l’arrivée de traitements permettant des taux de guérison spectaculaires. Compte tenu des prix de ces nouveaux traitements exigés par les laboratoires, le gouvernement a fait le choix de rationner l’accès aux soins, réservant ces traitements à un stade avancé de la maladie, en violation directe avec notre constitution et nos principes même d’accès à la santé. L’Etat possède pourtant des outils légaux pour s’opposer aux laboratoires pharmaceutiques qui pillent notre système de santé solidaire.

Depuis deux ans, de nombreux malades attendent d’avoir accès à ce droit fondamental. Depuis deux ans, les associations de malades et de lutte contre les inégalités se mobilisent pour permettre l’accès aux traitements pour toutes et tous. Aujourd’hui les malades ne peuvent plus attendre, les malades témoignent sur le site de SOS hépatites. L’accès aux soins ne peut pas être limité au simple score de Fibrose et des malades témoigneront tous les jours et sans relâche des conséquences de ce refus d’accès aux droits dans leur vie quotidienne.

Lire la lettre ouverte de SOS Hépatite à Marisol Touraine, ministre de la Santé : « Hépatite C. Témoignages de malades et importation de médicaments génériques »

[article] Addictions sans produit

H135_coverL’équipe de Marmottan vient de publier un article sur les addictions sans drogue dans l’EMC (Encyclopédie Médico Chirurgicale).

Résumé : l’extension du champ des addictions sans produit est presque sans limites et ce fait impose une réflexion sur ces maladies bien particulières, tant au plan épistémologique qu’au plan politique. Le jeu pathologique est, depuis 2013, classé aux côtés de la dépendance à une substance dans la catégorie des addictions du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders . Le clinicien reçoit aussi des demandes de patients pour les addictions au sexe ou aux jeux en réseau sur Internet. Ces trois formes d’addiction sont présentées dans leurs dimensions historique, épidémiologique, clinique, avec les principales comorbidités qui leur sont associées. Les principes de la prise en charge sont communs à l’ensemble de ces pathologies, mais les traitements peuvent différer et doivent être adaptés au cas par cas.

EMC vol 13, n°1, janvier 2016
http://www.em-consulte.com/en/article/1023536

02 juin 2015 : Journée Nationale de lutte contre les Hépatites virales Mobilisation des malades

A l’occasion de la Journée Nationale de lutte contre les Hépatites virales,  SOS Hépatites rappelle les principaux défis pour mener une lutte efficace contre les virus des hépatites B (VHB) et C (VHC), enjeux majeurs de santé publique en métropole et dans les départements d’Outre-Mer.

Hépatites virales B et C- : l’ignorance persiste

Ces maladies sont autant silencieuses dans le corps des malades que dans les têtes des gens qui les entourent ! La méconnaissance de ces pathologies, des modes de prévention et de transmission perdure. Ces deux virus transmis par du sang contaminé, (le VHB est également transmis par voie sexuelle) sont 10 à 100 fois plus transmissibles que le VIH. 280 000 personnes sont porteuses du VHB et 370 000 du VHC cependant environ 50 % d’entre elles l’ignorent. Leurs conséquences (cirrhose et cancer du foie) provoquent 4 000 à 5000 décès par an.

Hépatite B : pour la fin d’un scandale pour la fin de l’épidémie?

L’hépatite B est la maladie sexuellement transmissible la plus courante au monde. Nous détenons l’ensemble des outils pour mettre un terme à la propagation de l’épidémie : des outils de dépistage variés, un vaccin efficace, des traitements qui ne permettent pas encore de guérir mais qui stoppent la progression de la maladie. Pourtant des freins majeurs persistent bien que 13 études aient montré qu’il n’existait aucune relation entre le vaccin et les maladies neurologiques et notamment la sclérose en plaque. La vaccination est l’un des grands succès de santé publique qui a sauvé des millions de vie. Finissons-en avec cette polémique purement française.

Nous demandons le déploiement d’une vaccination universelle comme recommandée par l’OMS et comme appliquée en Italie et au Canada.

Hépatite C- Le rationnement pose des questions éthiques majeures

Il n’existe actuellement aucun vaccin contre l’hépatite C mais de nouveaux traitements permettent désormais d’éliminer le virus chez la quasi-totalité des malades. Les prix des traitements exigés par les laboratoires ont conduit le gouvernement à réserver ces traitements aux personnes à un stade avancé de la maladie et à encadrer strictement les prescriptions. Les malades doivent désormais attendre que l’état de leur foie et de leur santé se dégradent pour avoir accès aux traitements.

Nous demandons la fin de cette discrimination en ouvrant l’accès aux soins à tous les malades.

 

Notre rôle de patient expert est reconnu… jusqu’à la porte des Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP)

Nous demandons l’autorisation d’accéder aux RCP-devenues obligatoires pour prescrire ces nouveaux traitements-pour effectuer notre mission de représentation des malades, en application directe des principes de démocratie sanitaire hautement portés par nos autorités.

Nous demandons à l’état français de se mobiliser pour une vraie politique de santé publique sur tout le territoire national, un engagement avec des moyens à la hauteur de l’épidémie, un accès aux soins de qualité pour tous et la garantie du secret médical. Actuellement entre 41 000 et 66 000 euros sont investis pour le traitement d’un patient (46 000 à 75 000 euros dans les départements d’Outre-Mer) contre 200€ seulement pour tout son accompagnement dans le soin, pour l’organisation des soins et de la prévention. Nous demandons un investissement financier pour une véritable organisation de la prévention et des soins à la hauteur de l’enjeu de santé publique et des besoins des professionnels.

Un traitement pour tous, une guérison pour chacun et une protection universelle!

Contacts Presse

Pascal MELIN, Président de SOS Hépatites Fédération                                                            07 85 62 91 69

Frédéric CHAFFRAIX, Vice-Président de SOS Hépatites Fédération
06 62 80 53 74

Stéphane RENAERT, Vice-Président de SOS Fédération en charge des DROM-COM
06 90 54 14 22

Traitement Hépatite C : baisse de prix

Le prix du Sovaldi (sofosbuvir) a enfin été fixé par la Ministère de la Santé. Au terme de négociations avec le premier laboratoire qui commercialise ces produits, le nouveau prix du médicament Sovaldi a été fixé à 13 667€ HT par boîte de 28 comprimés (soit 41 000 euros la cure de 12 semaines) ! Il s’agit du prix public le plus bas d’Europe. C’est une bonne nouvelle, mais cela reste encore plus que discutable…

Voir le communiqué de presse de la député européenne Michèle Rivasi « Remboursement du Solvadi: une victoire qui n’en est pas une« .

Communiqué de presse du laboratoire Gilead sur le prix public du Sovaldi

Communiqué de presse du Ministère de la Santé

Hépatite C : Mobilisation contre le coût des traitements

Suite à la journée du 3 novembre 2014 au Ministère de la Santé, sur l’Hépatite C et les nouveaux traitements, l’impact du prix des médicaments sur l’accès aux soins en France, une vidéo diffusée sur Internet fait le point sur les débats.

En effet, jamais les traitements contre l’Hépatite C n’ont été aussi efficaces, mais les 150.000 infectés recensés (et les 150.000 autres qui l’ignorent – estimation) devront patienter. Le coût des nouvelles thérapies est compris entre 57.000 et 147.000 euros. Exorbitant !

Pour soigner les personnes concernées, il faudrait 7 milliards d’euros (soit le quart des dépenses annuelles en médicaments en France : 27 milliards).

Une solution : Imposer aux laboratoires de revoir à la baisse leurs prétentions financières. Les associations et collectifs se mobilisent.

Réalisation : Yves Barraud


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