Le gouvernement publie son plan contre les addictions

Reporté à plusieurs reprises, le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 a été rendu public via un simple tweet le mardi 8 janvier. Ce texte a été discrètement adopté par le gouvernement courant décembre. Les déclarations du chef de l’Etat sur le vin, en marge du salon de l’agriculture, expliquent en partie le retard avec lequel arrive ce nouveau document. De fait, on constate une absence de mesure forte sur l’alcool, comme par exemple une action sur les prix ou l’interdiction de la publicité. L’agrandissement du pictogramme « femmes enceintes » pour les boissons alcooliques est en revanche prévu. la Mildeca souhaite par ailleurs mieux faire respecter l’interdiction de vente d’alcool, de cigarettes, ou de jeux de hasard à gratter, aux mineurs. Des opérations de testing, dans les lieux de ventes, sont envisagées.
Le plan prône la poursuite de l’expérimentation des salles de consommation de drogue à moindre risque et envisage l’ouverture de nouvelles salles.

Liste des principaux axes :

1 Protéger dès le plus jeune âge
2 Mieux répondre aux conséquences des addictions pour les citoyens et la société
3 Améliorer l’efficacité de la lutte contre le trafic
4 Renforcer les connaissances et favoriser leur diffusion
5 Renforcer la coopération internationale
6 Créer les conditions de l’efficacité de l’action publique sur l’ensemble du territoire

Lire le communiqué de la Fédération Addiction

Retour sur un an d’expérimentation de la première salle de consommation à moindre risque à Paris

En octobre 2016, la première salle de consommation à moindre risque (SCMR) de France, l’Espace Gaïa, a ouvert ses portes dans le quartier de la Gare du Nord, pour une expérimentation de six ans.

Gaïa publie aujourd’hui un dossier de presse destiné à revenir sur un an d’expérimentation.

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Ouverture de la salle de consommation à moindre risque lundi 17 octobre

Marmottan s’associe à la satisfaction d’Elisabeth Avril et de l’équipe de la salle de consommation supervisée : l’ouverture de cette salle est en effet un moment important. Nous continuerons à travailler avec l’équipe de Gaïa, en souhaitant que ce symbole fort soit suivi d’autres créations nécessaires au niveau national, pour une réduction des risques et des dommages plus efficace.

La salle, gérée par l’association Gaïa, située rue Ambroise-Paré, sera ouverte de 13 h 30 à 20 h 30, 7 jours sur 7, à partir du lundi 17 octobre.

Les différents objectifs de la salle visent prioritairement à améliorer la santé des usagers injecteurs de drogues en réduisant les risques associés à l’injection de drogues tels que les risques de contaminations au VIH et VHC ou les surdoses mortelles. Les responsables de la salle sont des professionnels médico-sociaux travaillant depuis de nombreuses années avec une population d’usagers en situation de grande précarité. La salle a également vocation à établir un lien de confiance avec les usagers de drogues pour les aider à entrer dans une démarche d’insertion sociale.

Les expérimentations menées dans d’autres pays ont abouti à des résultats positifs tant en matière de santé que d’ordre public. Il existe maintenant plus de 90 salles dans le monde.

Soigner les drogués, du sevrage aux salles de shoot, de Sylvie Geismar Wieviorka : une réflexion salubre

Dans le contexte de l’ouverture de la salle de consommation à moindre risque, nous revenons sur la parution récente d’un ouvrage, « Soigner les drogués, du sevrage aux salles de shoot »

La loi de 1970 qui permet de punir d’un an de prison le simple usage de stupéfiants commence à paraître vraiment archaïque, au point que bon nombre d’usagers – particulièrement chez les millions de jeunes consommateurs récréatifs de cannabis – ignorent jusqu’à son existence. Il est d’ailleurs souvent dit qu’elle n’est pas appliquée, sinon sous forme d’injonction thérapeutique, ou de rappel à la loi… Continuer la lecture

Marisol Touraine defend les salles de shoot devant les deputés

Marisol Touraine a défendu devant les députés, mercredi 15 octobre, l’expérimentation de « salles de shoot »prévue dans son projet de loi santé, affirmant qu’il s’agissait qu’une question de « santé » et « d’accompagnement » des toxicomanes, et non « pas d’idéologie »« Moi je ne veux pas que des enfants […] jouent dans des bacs à sable où traînent des seringues », a ainsi déclaré la ministre de la santé. L’expérimentation de « salles de shoot », prévue dans le projet de loi relatif à la santé, n’en est qu’au stade de la présentation en conseil des ministres, mercredi, mais, déjà, les députés se sont emparés du sujet. Yannick Moreau (UMP, Vendée) entend déposer une résolution contre leur « légalisation », signée par cent un parlementaires. Une réponse au gouvernement, mais aussi au groupe socialiste, qui, à la mi-septembre, avait déposé une proposition de loi en vue d’autoriser l’expérience.

source : Le Monde.fr

L’expérimentation des « salles de shoot » durera six ans (projet de loi)

Le ministère de la Santé prévoit une expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), parfois appelées « salles de shoot » pendant une durée de six ans, selon l’avant projet de loi relatif à la santé dont l’AFP a obtenu copie.

Le texte précise dans son article 8 que « à titre expérimental et pour une durée de six ans », des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour toxicomanes mettront en place un espace de consommation de drogues supervisée.

« Dans cet espace, sont accueillis des usagers de stupéfiants et d’autres substances psychoactives, majeurs, qui apportent et consomment sur place ces produits, sous la supervision » de professionnels de santé et du secteur médico-social, précise le texte.

La supervision, ajoute l’avant-projet, consiste à « mettre en garde les usagers contre les pratiques à risques, à les accompagner et leur prodiguer des conseils » sur les modalités de consommation des drogues, « afin de prévenir ou de réduire les risques de transmission des infections et les autres complications sanitaires », sans que les professionnels participent « aux gestes de l’injection ».

Une évaluation de l’expérimentation aura lieu six mois avant la fin.

Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres en septembre, pour un examen au Parlement début 2015.

Les centres qui mettront en place ces « salles de shoot » seront désignés par arrêté du ministre chargé de la Santé.

Un centre devait voir le jour l’an dernier près de la gare du Nord à Paris, mais avait été reporté sine die en octobre quand le Conseil d’Etat a recommandé, en préalable à toute expérimentation, l’adoption d’une loi, afin d’assurer une meilleure garantie juridique au dispositif.

Le gouvernement avait donné en février 2013 son feu vert à l’expérimentation de la salle, destinée aux toxicomanes précarisés, qui se shootent dans la rue, les sanisettes, parkings ou halls d’immeubles, dans des conditions d’hygiène déplorables.

Dans son exposé des motifs, le ministère rappelle que de telles salles existent dans plusieurs pays européens (Allemagne, Luxembourg, Espagne, Suisse) et que « leur bilan est positif pour protéger » les toxicomanes « des risques sanitaires de l’injection ».

Ces salles ont aussi pour objectif de « réduire les nuisances dans l’espace public », précise-t-il.

Source : http://www.afp.fr/fr/node/2778350/#.VAC6qS9DdcY.twitter

 

Décision du Conseil d’Etat sur la salle d’injection supervisée : toute la politique de réduction des risques menacée

Si la loi du 31 décembre 1970 est toujours en vigueur, elle est évidemment en porte-à-faux avec l’évolution du champ de l’addictologie depuis 40 ans.

Cette loi, en pénalisant toujours le simple usage de certaines substances, est contredite par les mesures réglementaires qui, depuis le décret de Barzach de 1987 (qui permet la vente libre des seringues en pharmacie) ont institué le grand cadre de la réduction des risques. Il est inutile de souligner que ce cadre a depuis longtemps fait ses preuves en termes de santé publique.

L’un des arguments – paradoxalement – mis en avant pour défendre la loi de 70 est le fait qu’elle ne serait jamais appliquée (de façon générale, le simple usage ne serait pas l’objet de réelles sanctions judiciaires) ! Cette décision montre tout le contraire. Ce sont les usagers qu’elle condamne (et elle risque de fait d’en condamner certains à mort).

Au moment où de nombreux pays remettent en question la « guerre à la drogue » et y cherchent des alternatives, en prenant cette décision, c’est 25 ans d’élaboration d’une politique en matière d’usage de drogue, de toxicomanie, d’addiction, qui sont remis en question.

En tirant sur le fil de la salle d’injection supervisée, c’est tout le tissu de la politique des addictions que le conseil d’État va défaire.

Dr. Marc Valleur
Médecin-chef

Voir La charte pour une autre politique des addictions.

Lire le Communiqué de presse du Réseau Français de Réduction des risques du 10 octobre 2013

Lire le communiqué de presse de Laurence Cohen Sénatrice du Val-de-Marne

Lire le communiqué de presse de la Fédération Addiction