Nouveaux produits de synthèse : la MILDECA actualise son guide pour une meilleure prise en charge

Depuis 2015, chaque année, 400 nouveaux produits de synthèses sont recensés en Europe. En France, ce sont près de 200 molécules qui sont répertoriées, principalement des cathinones (stimulants), des cannabinoïdes de synthèse et des phénéthylamines (hallucinogènes). La MILDECA actualise son guide pour répondre aux enjeux spécifiques liés à la prévention et à la prise en charge en cas d’intoxication à ces produits.

Tout comme l’édition 2016, cette nouvelle version 2022 vise à l’exhaustivité des substances recensées. Dans ce guide sont listées à la fois les nouvelles substances psychoactives (NSP/NPS en anglais) et les nouveaux produits de synthèse, c’est-à-dire « les substances psychoactives nouvellement arrivées sur le marché, naturelles ou synthétiques, classées ou non produits stupéfiants ou psychotropes dans les conventions internationales ». Ce guide présente également un protocole accompagnant la prise en charge thérapeutique lors d’une suspicion d’intoxication à l’un de ces produits. Enfin, il recense la liste des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A).

— Accéder au guide —

Ce guide a été impulsé par la MILDECA et rédigé sous la direction de Laurent Karila (Université Paris Saclay) et de l’association ELSA France qui en assurera la diffusion.

[publication] Les fentanyloïdes.

La consommation de « Nouveaux Produits de Synthèse » (NPS) est une pratique émergente et croissante en Europe depuis une dizaine d’années. Ces nouvelles drogues appartiennent à plusieurs classes chimiques (ex : cathinones, cannabinoïdes). Pour chacune de ces familles, il existe un très grand nombre de représentants et de nouvelles molécules sont créées régulièrement afin de contourner la législation sur les stupéfiants. De façon plus récente, on observe une augmentation de la consommation d’une des familles de NPS : les fentanyloïdes.

Le bulletin de l’Association des Centres d’Addictovigilance y a consacré son numéro de septembre 2017.

Téléchargez le Bulletin_ »addictovigilance »_n°5

Un guide pour les services d’urgence sur les NPS

La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) publie un guide sur les nouveaux produits de synthèse et nouvelles substances psychoactives (NSP, NPS en anglais) destiné aux services d’accueil des urgences. Le document de 28 pages détaille par le menu ce que sont les NPS/NSP, à savoir « les substances psychoactives nouvellement arrivées sur le marché, naturelles ou synthétiques, classées ou non produits stupéfiants ou psychotropes au niveau national ». Il propose aussi un protocole accompagnant la prise en charge thérapeutique lors d’une suspicion d’intoxication à un NSP/NPS et livre les coordonnées des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP). Continuer la lecture

[publication] Profils et pratiques des usagers de nouveaux produits de synthèse

eftxacw4.jpgTendances n° 107, OFDT, 8 p.
Mars 2016

Qui sont les usagers des nouveaux produits de synthèse principalement commercialisés sur Internet ? Quelles sont leurs motivations ? Quelles substances consomment-ils le plus ?
Les personnes ayant répondu au questionnaire anonyme sont majoritairement de jeunes urbains, par ailleurs consommateurs de drogues illicites. Environ la moitié des usagers n’achètent pas directement les substances en ligne. La part des cannabinoïdes de synthèse dans les produits consommés cités est moins importante que ce qui était attendu et une large proportion des usagers citent des substances possédant des effets hallucinogènes parmi les dernières qu’ils ont prises. La majorité de ces consommations ont lieu en espace privé ; en matière de risque, les usagers paraissent conscients des éventuels dangers et déclarent fréquemment des effets indésirables.

Télécharger le Tendances (fichier PDF, 352 Ko)

[article] Usage de cathinones à Paris

H135_cover(1)Nouvelle publication pour l’équipe de Marmottan : Muriel Grégoire publie dans la revue l’Encéphale un article sur l’usage de cathinones à Paris.

Résumé : l’apparition au cours des dix dernières années des « nouvelles substances psychoactives » appelées également « NPS » modifie pour la première fois, de façon profonde, le monde des drogues qui passe d’une dizaine de produits à près d’une centaine. La veille sanitaire représente un outil de surveillance de ce phénomène : une augmentation de l’utilisation des cathinones de synthèse (méphédrone, NRG3, 4-MEC…) a été observée et pose de nouveaux défis aux cliniciens. Le CEIP de Paris et le centre Marmottan ont voulu dresser un tableau de la consommation de cathinones en Île-de-France et alerter la communauté des services de santé concernant les problèmes liés à l’identification des abus et les risques associés. Nous présentons la relation entre sexe et drogues en raison de l’effet spécifique que les cathinones pourraient avoir sur les pratiques sexuelles. Le point marquant est l’apparition d’une pratique de consommation de stimulants par voie intraveineuse appelée « slam » au sein des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Le « slam » comprend trois caractéristiques : injections, dans un contexte sexuel et usage de drogues psychostimulantes. Le risque sanitaire s’inscrit à la fois dans le syndrome de dépendance/abus, impliquant un « craving » important, des symptômes psychiatriques prolongés, et dans le risque infectieux (VIH, VHB, VHC…). Il semble important de moins dissocier les réseaux sexuels, des réseaux d’addiction pour la réduction du risque.

http://www.em-consulte.com/en/article/1029317

Les nouveaux produits de synthèse en hausse de 11% dans le monde en 2014 (rapport ONU)

VIENNE, 4 mars 2015 (APM) – Les nouvelles substances psychoactives de synthèse sont en progression dans le monde, avec une hausse de 11% des nouveaux produits identifiés en 2014 par rapport en 2013, selon un rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), a indiqué l’Organisation des Nations unies (ONU).

Dans son rapport annuel, l’organe technique indépendant de l’ONU indique que le nombre de nouveaux produits de synthèse (NPS) déclaré par les Etats membres de l’ONU continue à augmenter, avec 388 substances uniques identifiées au 1er octobre 2014, contre 348 en 2013. Ce sont en majorité des cannabinoïdes, des cathinones et des phénéléthylamines, qui représentent ensemble les deux tiers de tous les nouveaux NPS signalés. Ce problème touche particulièrement l’Europe, qui enregistre le plus grand nombre de NPS identifiés pour la première fois en 2014.

L’abus et le trafic de ce type de substances se développent partout dans le monde mais les informations fiables sur ces produits manquent, note l’OICS. Plusieurs mesures importantes ont été prises depuis le rapport 2013, avec le lancement du projet Ion visant à aider les autorités nationales à faire en sorte que ces nouvelles substances psychoactives non soumises à contrôle ne parviennent pas jusqu’aux marchés de consommation.

En France, depuis 2000, un total de 154 NPS a été identifié au moins une fois sur le territoire, avec un nombre d’identifications en constante augmentation entre 2008 et 2013 et un accroissement important à partir de 2011, selon une note d’information du Système d’identification national des toxiques et des substances (Sintes) diffusé mi-février par l’Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT). En 2014, 34 substances ont été identifiées pour la première fois (37 en 2013).

L’OICS appelle notamment les Etats membres à soutenir activement l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son travail d’évaluation scientifique des NPS dans l’objectif de mettre en place un contrôle international.

Dans ce rapport, l’OICS pointe par ailleurs que les trois quarts de la population mondiale (environ 5,5 milliards de personnes) n’ont pas accès ou ont un accès limité aux antalgiques contenant des stupéfiants tels que la codéine ou la morphine et que 92% de la morphine utilisée dans le monde est consommée par seulement 17% de la population mondiale. Il signale que la culture du pavot à opium riche en codéine s’est accrue en 2014 puisque la France est devenue le second pays producteur après l’Australie.

L’organe s’intéresse également à l’usage du méthylphénidate, médicament utilisé pour divers troubles mentaux et comportementaux, notamment le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la narcolepsie, relevant un record de consommation en 2013, avec 71,8 tonnes dans le monde

Rapport conjoint EMCDDA-Europol sur une nouvelle substance : la 4,4′-DMAR

En févrieDMARr 2014, l’EMCDDA (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) et Europol ont examiné les informations disponibles sur une nouvelle substance psychoactive, la 4-méthyl-5-(4-méthyl)-4,5-dihydrooxazol-2-amine (communément connue sous l’abréviation de 4,4′-DMAR). Les deux organisations ont conclu que des informations suffisantes ont été accumulées pour mériter la production d’un rapport conjoint sur cette substance tel que stipulé par l’article 5.1 de la décision du Conseil européen.

Télécharger le rapport EMCDDA-Europol sur la 4,4′-DMAR (20 p.)

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L’hôpital Marmottan propose aux personnes ayant des problèmes liés à leur consommation de nouvelles drogues de synthèse une consultation spécialisée : http://www.hopital-marmottan.fr/wordpress/?page_id=165

Répertoire des Nouveaux Produits de Synthèse (NPS) identifiés en France depuis 2000

NPSCette note du 9 octobre 2014 actualise l’inventaire du dispositif SINTES (Système d’identification national des toxiques et des substances) de l’OFDT répertoriant l’ensemble des nouveaux produits de synthèse (NPS) identifiés au moins une fois sur le territoire français.

Au total, 137 NPS ont été identifiés depuis 2000. Vingt-trois nouvelles substances ont été répertoriées entre le 1er janvier et le 1er octobre 2014. Compte tenu du décalage éventuel entre la phase de collecte ou saisie et celle de l’identification, ce total est susceptible d’évoluer.
Les cannabinoïdes de synthèse, les cathinones et les phénéthylamines sont les familles chimiques les plus représentées.
De nouvelles substances comme les arylcyclohexylamines et les arylakylamines apparaissent également.

Télécharger le répertoire des NPS (2 p.)

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A savoir : L’hôpital Marmottan propose aux personnes ayant des problèmes liés à leur consommation de nouveaux produits de synthèse une consultation spécialisée : http://www.hopital-marmottan.fr/wordpress/?page_id=165

Swaps n°72 : nouveaux produits de synthèse

swaps72Pour compléter la journée d’étude du 18 novembre 2013 sur les nouveaux produits de synthèse, on peut lire dans le dernier numéro de Swaps un dossier spécial consacré au sujet. Les articles dédiés aux NPS sont :

  • Chimie et drogues, histoire d’une liaison dangereuse
    Alexandre Marchant, doctorant en histoire à l’ENS de Cachan
  • Portrait d’un phénomène
    Emmanuel Lahaie, Magali Martinez, Chargés d’étude OFDT, pôle TREND
  • Régulation des NPS : entre interdiction et encadrement du marché
    Emmanuel Lahaie, Chargé d’étude OFDT, pôle TREND
  • Arrivée des NPS dans l’espace festif en Île-de-France
    Vincent Benso, Sociologue, Technoplus/TREND
  • La santé communautaire en éclaireur
    Vincent Benso, Sociologue, Technoplus/TREND

Consultez le n°72 de SWAPS sur le site vih.org

Pour rappel, l’hôpital Marmottan propose une prise en charge spécialisée pour les consommateurs de drogues de synthèse (NRJ2, NRJ3, 4-MEC, MDPV, Legal speed, DMC, MDAT,…), et entre autres pour les injecteurs de différents dérivés de cathinones, substances stimulantes et hallucinogènes, achetées via internet.

Renseignements (secrétariat) : 01 56 68 70 30.

Nouveaux produits, nouveaux usages

Lundi 18 novembre 2013

La journée est complète.

« RC », « Legal High », « Smart Drug », « Designer drug »…, les nouvelles drogues de synthèse sont apparues aux alentours de 2008. Notamment portée par Internet, leur consommation s’accroit en France et en Europe. Depuis 2010, une nouvelle substance est identifiée par mois, et leur usage fait de plus en plus l’objet de demandes de consultations dans nos centres de soin.

Ces nouveaux produits copient la structure moléculaire des substances psychoactives, sans être tout à fait identiques, ce qui leur permet de contourner la législation sur les stupéfiant. Dans nos consultations, nous rencontrons de plus en plus d’usagers proches de l’espace festif gay, qui « slamment » (c’est-à-dire qui injectent les substances dans un contexte sexuel à risque). Mais aussi des usagers aguerris, « pionniers » de l’expérimentation de drogues, consommant en cercle privé. Ou encore de jeunes adultes fréquentant le milieu festif techno.

Cette journée d’étude propose d’effectuer un état des lieux des connaissances sur ces nouveaux produits et leurs usages : offre, profils des usagers, modes de consommations, conséquences sanitaires, prise en charge et questions sur leur législation.

Programme :

(la journée commence à 10h et se termine à 17h.)

Accueil à partir de 9h30 au 5 bis rue des colonels renard, 75017 Paris.

« Injections de cathinones « slam » en population MSM »
par Dr. Philippe Batel, UTAMA – Unité de Traitement Ambulatoire des Maladies Addictives, Hôpital Beaujon, Paris

« Consommation, offre, trafic des nouvelles drogues de synthèse »
par Emmanuel Lahaie, OFDT, Paris

« MDMA, psychédéliques, kétamine : usage et clinique »
par Dr. Muriel Grégoire, psychiatre, Centre Médical Marmottan, paris

« Pharmacologie et conséquences sanitaires des nouvelles drogues de synthèse »
Dr. Anne Batisse, Pharmacien Toxicologue, CEIP, Paris