Overdose Day : conférence de presse le 2 septembre 2019 à l’Hôpital Marmottan

À l’initiative de la FPEA, en partenariat avec le Fonds Actions Addictions, la Fédération Française d’Addictologie & la Fédération Addiction, une conférence de presse se tiendra le 2 septembre à l’Hôpital Marmottan pour évoquer la crise des opioïdes et formuler des propositions pour la gérer au mieux.

Le 2 septembre prochain, l’association France Patients Experts Addictions organise une conférence de presse à l’occasion de l’Overdose Day 2019. Le thème de cette année sera l’occasion de porter l’attention sur la crise des opioïdes en France et les solutions envisagées. Les dernières données d’enquêtes françaises font état de 400 décès dûs aux surdosages d’opioïdes (héroïne, morphine, tramadol, fentanyl, méthadone, codéine,…) en 2019. Comme les usagers d’héroïne, des patients traités par antalgiques opioïdes sont donc concernés. Le nombre de victimes se rapproche de plus en plus de la mortalité par overdose qui existait avant les traitements de substitution.

Un antidote existe mais reste d’un usage confidentiel : la naloxone

Face à ce problème de santé publique, la mise à disposition d’un antidote, la naloxone, accessible directement aux personnes à risque d’overdose, s’avère absolument nécessaire. La naloxone est aujourd’hui sur le devant de la scène comme solution simple et facile d’utilisation face à un risque mortel majeur. Elle devrait aujourd’hui accessible sur le devant de la scène. Or il s’avère que les deux formes existantes – spray et injection – ne sont dans les faits quasiment pas disponibles.
C’est donc sous le signe de l’accès à tous à cette nouvelle potentialité que nous voulons placer cette journée mondiale de sensibilisation. Pour l’Overdose Awareness Day du 31 août 2019, usagers et patients demandent la mise à disposition large et accessible de l’antidote : la naloxone sous ses deux formes.

FPEA a des propositions

Lors de la conférence de presse, les associations d’usagers et de professionnels offriront une vue d’ensemble des questions complexes, posées par la crise des opioïdes, et surtout une tribune pour proposer des solutions concrète à la gestion de cette crise, une liste de 12 propositions soutenue par l’ensemble des usagers et professionnels concernés (cf. liste ci-après).

Au programme de cette conférence de presse qui se tiendra à l’hôpital Marmottan (17)19 rue d’Armaillé, 75017 Paris) – entrée par le 5 bis rue des colonels renard, 75017 Paris, interphone Médecine générale

Accueil à partir de 9h30

  • Présentation et animation
    Hélène Delaquaize (Vice-Présidente FPEA) 10h
  • Comment les Patients Experts veulent relayer le problème auprès des patients, des proches, des professionnels et des pouvoirs publics
    Françoise Gaudel, Présidente FPEA
  • Pourquoi le risque d’overdose concerne désormais la population générale
    Pr Michel Reynaud, Président Fonds Actions Addictions
  • Quel est l’état des lieux et quelles sont les perspectives en France ?
    Pr Nicolas Authier, ANSM/OFMA
  • Quelles sont les périodes et situations à risques (sortie de sevrage ou d’hospitalisation, sortie de prison, mélange de médicaments) ?
    Jean-Maxence Granier, Vice-Président FPEA
  • Diverses formes et gravités d’overdoses : témoignages et vécu des usagers et des proches
  • Pourquoi, dans ces conditions, la naxolone n’est-elle que peu ou pas utilisée ?
    Dr Mario Blaise, Chef de Service à l’hôpital Marmottan
  • Quelles peuvent être les possibilités de mise à disposition ?
    Pr Nicolas Authier, ANSM/OFMA
  • Nos demandes pour éviter l’épidémie d’overdoses
    Albert Caporossi (FPEA), Dr Jean-Michel Delile (FA), Pr Amine Benyamina (FFA)

Présentation de FPEA et les acteurs impliqués

France Patients Experts Addictions est une association dont l’objet est la promotion, la formation et la certification des patients experts dans le parcours de soin en addictologie.

Ses membres ont l’expérience de l’addiction (au tabac, à l’alcool, aux substances illicites et comportementale) et en sont soit sortis de la dépendance soit stabilisés. Accompagnant déjà au sein de structures d’entraide, ses membres interviennent sur les réseaux sociaux ainsi que sur le forum Addict’Aide.

FPEA entend agir sur les axes de la prévention, de la formation à destination des professionnels et des usagers et cherchera une synergie avec les associations de patients experts existantes.

Particulièrement dans le champ de la prévention des OD, par leur expérience ses membres peuvent éclairer les pouvoirs publics quant aux orientations et modalités à privilégier dans l’accès aux antidotes.

L’événement peut ainsi compter sur l’engagement de ces acteurs dans la promotion de cette conférence de presse et la construction d’une solution à la hauteur de la crise

FPEA
Fédération Française d’Addictologie
Fonds Actions Addictions
Fédération Addiction
Police Contre la Prohibition
Centre d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance (C.E.I.P.) et d’Addictovigilance
Association Auto Support et réduction des risques parmi les Usagers de Drogues- A.S.U.D
Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO)
Observatoire Français des Médicaments Antalgiques – OFMA
Fondation ANALGESIA
SOS Hépatites Paris
France Asso Santé
Médecins du Monde
Association Psychoactif
Groupe SOS

Accès universel aux traitements contre l’Hépatite C : L’Etat doit agir au lieu de subir

Accès universel aux traitements contre l’Hépatite C : L’Etat doit agir au lieu de subir

Communiqué interassociatif : le CISS, CHV, TRT5, Aides, Comede, Fédération Addiction, Médecins du Monde, SOS Hépatites

La lutte contre l’hépatite C (VHC) connaît une véritable révolution avec l’arrivée de traitements permettant des taux de guérison spectaculaires. Ces médicaments pourraient permettre non seulement d’éliminer le virus chez toutes les personnes concernées mais aussi, d’un point de vue de santé publique, de vaincre l’épidémie de VHC dans les prochaines années.

Compte tenu des prix exigés par les laboratoires, le gouvernement a choisi de « rationner » l’accès aux soins, limitant les prescriptions aux personnes ayant une fibrose du foie avancée. Cette restriction d’accès aux soins bafoue notre constitution et nos principes d’accès à la santé. Elle vient également en totale contradiction avec les efforts déployés par ailleurs pour lutter contre l’épidémie de l’hépatite C, avec le soutien du gouvernement, à savoir le renforcement des dispositifs de réduction des risques et le développement du dépistage de l’hépatite C. Cette position est donc non seulement inconstitutionnelle mais aussi absurde en termes de cohérence des politiques publiques de santé.

L’hépatite C peut avoir des conséquences lourdes sur les personnes, quel que soit le stade de gravité de la maladie hépatique. Les malades témoignent sans relâche des conséquences de ce refus d’accès aux droits : dégradation de leur qualité de vie, fatigue chronique induisant une fragilisation au regard de leur emploi, tendance à la désocialisation, vécu psychologique douloureux de se vivre comme contaminant.

De nombreux acteurs proposent actuellement des médicaments génériques aux malades, aux professionnels de santé, aux associations. Le coût d’un traitement de 12 semaines contre l’hépatite C est ainsi accessible pour un premier prix de 550 € contre un prix facial des médicaments princeps de 46 000 € en France, remboursé par l’assurance maladie (soit 80 fois plus).

Aujourd’hui, face au rationnement, des malades sont suivis en France avec des traitements génériques achetés sur un marché parallèle. L’importation de médicaments à titre individuel est encadrée par la législation et pose des problématiques de contrefaçon potentielle et d’inégalité d’accès. Le gouvernement en porte l’entière responsabilité : après 18 mois de rationnement, aucune réponse n’est apportée à ces malades injustement privés d’accès aux soins.

L’Etat possède pourtant tous les outils légaux pour importer ou faire produire des traitements génériques en France permettant à la fois l’accès aux traitements à tous les malades et la sauvegarde de l’équilibre des comptes de l’Assurance Maladie.

Le mécanisme de la licence d’office rendu possible dans le cadre des flexibilités de l’accord international sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) est ainsi prévu dans le code de la propriété intellectuelle français. Pourtant, le gouvernement préfère prolonger le rationnement et l’exclusion des soins, dans l’attente d’improbables baisses des prix des molécules à venir.

Le gouvernement continue à justifier l’injustifiable exclusion des soins sous des principes de priorisation ou de nécessaires procédures administratives pour mettre fin à ces restrictions d’accès.

Le 25 mai prochain, journée nationale de lutte contre les hépatites, nous n’accepterons aucun report de l’accès aux traitements POUR TOUS.

Le 25 mai, le gouvernement doit prononcer la fin immédiate du rationnement et le début de la lutte pour vaincre l’épidémie de l’hépatite C.

02 juin 2015 : Journée Nationale de lutte contre les Hépatites virales Mobilisation des malades

A l’occasion de la Journée Nationale de lutte contre les Hépatites virales,  SOS Hépatites rappelle les principaux défis pour mener une lutte efficace contre les virus des hépatites B (VHB) et C (VHC), enjeux majeurs de santé publique en métropole et dans les départements d’Outre-Mer.

Hépatites virales B et C- : l’ignorance persiste

Ces maladies sont autant silencieuses dans le corps des malades que dans les têtes des gens qui les entourent ! La méconnaissance de ces pathologies, des modes de prévention et de transmission perdure. Ces deux virus transmis par du sang contaminé, (le VHB est également transmis par voie sexuelle) sont 10 à 100 fois plus transmissibles que le VIH. 280 000 personnes sont porteuses du VHB et 370 000 du VHC cependant environ 50 % d’entre elles l’ignorent. Leurs conséquences (cirrhose et cancer du foie) provoquent 4 000 à 5000 décès par an.

Hépatite B : pour la fin d’un scandale pour la fin de l’épidémie?

L’hépatite B est la maladie sexuellement transmissible la plus courante au monde. Nous détenons l’ensemble des outils pour mettre un terme à la propagation de l’épidémie : des outils de dépistage variés, un vaccin efficace, des traitements qui ne permettent pas encore de guérir mais qui stoppent la progression de la maladie. Pourtant des freins majeurs persistent bien que 13 études aient montré qu’il n’existait aucune relation entre le vaccin et les maladies neurologiques et notamment la sclérose en plaque. La vaccination est l’un des grands succès de santé publique qui a sauvé des millions de vie. Finissons-en avec cette polémique purement française.

Nous demandons le déploiement d’une vaccination universelle comme recommandée par l’OMS et comme appliquée en Italie et au Canada.

Hépatite C- Le rationnement pose des questions éthiques majeures

Il n’existe actuellement aucun vaccin contre l’hépatite C mais de nouveaux traitements permettent désormais d’éliminer le virus chez la quasi-totalité des malades. Les prix des traitements exigés par les laboratoires ont conduit le gouvernement à réserver ces traitements aux personnes à un stade avancé de la maladie et à encadrer strictement les prescriptions. Les malades doivent désormais attendre que l’état de leur foie et de leur santé se dégradent pour avoir accès aux traitements.

Nous demandons la fin de cette discrimination en ouvrant l’accès aux soins à tous les malades.

 

Notre rôle de patient expert est reconnu… jusqu’à la porte des Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP)

Nous demandons l’autorisation d’accéder aux RCP-devenues obligatoires pour prescrire ces nouveaux traitements-pour effectuer notre mission de représentation des malades, en application directe des principes de démocratie sanitaire hautement portés par nos autorités.

Nous demandons à l’état français de se mobiliser pour une vraie politique de santé publique sur tout le territoire national, un engagement avec des moyens à la hauteur de l’épidémie, un accès aux soins de qualité pour tous et la garantie du secret médical. Actuellement entre 41 000 et 66 000 euros sont investis pour le traitement d’un patient (46 000 à 75 000 euros dans les départements d’Outre-Mer) contre 200€ seulement pour tout son accompagnement dans le soin, pour l’organisation des soins et de la prévention. Nous demandons un investissement financier pour une véritable organisation de la prévention et des soins à la hauteur de l’enjeu de santé publique et des besoins des professionnels.

Un traitement pour tous, une guérison pour chacun et une protection universelle!

Contacts Presse

Pascal MELIN, Président de SOS Hépatites Fédération                                                            07 85 62 91 69

Frédéric CHAFFRAIX, Vice-Président de SOS Hépatites Fédération
06 62 80 53 74

Stéphane RENAERT, Vice-Président de SOS Fédération en charge des DROM-COM
06 90 54 14 22

Hépatite C : les associations exigent une licence d’office pour le sofosbuvir (Solvadi) en France

Communiqué :

L’arrivée de nouveaux traitements contre l’hépatite C permet d’espérer la disparition du virus chez la quasi-totalité des malades. Mais les tarifs exigés actuellement par les laboratoires ne le permettront pas car ils obligeront les autorités françaises à mettre en place une véritable stratégie de rationnement qui créera une inégalité d’accès aux soins intenable dans la durée.

Le cas du sofosbuvir, première de ces molécules prometteuses, commercialisée par le laboratoire Gilead sous le nom de Sovaldi, est emblématique de cette situation. Le prix initialement exigé est de 56 000 € le traitement (12 semaines) pour un coût maximal de production estimé à 80 Euros. Pour pouvoir traiter les 128 000 personnes qui ont un besoin urgent en France, il faudrait débourser l’équivalent de l’intégralité du budget 2014 de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) soit 7 milliards d’euros1. Sans compter que cette molécule doit, dans de nombreux cas, être prise pendant 6 mois et associée à un autre médicament, entrainant un coût total de 147 000 euros par personne, selon les exigences actuelles des laboratoires.

Si les dernières négociations engagées ce mois-ci pour la fixation du prix entre Gilead et le Comité économique des produits de santé (CEPS) aboutissent dans le sens voulu par le laboratoire, les répercussions seront lourdes pour l’ensemble des pathologies et des molécules innovantes à venir. Se pose de fait la question de la mécanique de fixation des prix des médicaments, tant sur le plan de la transparence que sur celui des arguments avancés pour justifier des prix aussi exorbitants. Dans le contexte social et économique actuel et en particulier son retentissement sur la santé des populations, nos associations et collectifs ont demandé aux autorités de soumettre le Sovaldi au régime de la licence d’office, qui permettrait d’en produire une version générique à un moindre coût. Ce mécanisme, rendu possible dans le cadre des flexibilités de l’accord international sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) est également prévu dans le code de la propriété intellectuelle français. Certains pays européens ont déjà eu recours aux licences d’office pour de nombreux médicaments permettant de faire chuter considérablement les prix et contribuer ainsi à la lutte contre les inégalités de santé. Il est de la responsabilité de l’Etat de permettre l’accès à la santé, sur la base des moyens que la loi prévoit pour le faire. C’est précisément le cas de l’octroi d’une licence d’office pour le sofosbuvir.

Michel Bonjour, Président de SOS Hépatites Fédération
Emmanuelle Hau/Aurélie Defretin, Médecins du Monde
Yann Mazens, TRT-5

Signataires : Actions Traitements, Act Up Paris, Act Up Sud-Ouest, Aides, Arcat, ASUD CHV, CISS, Comede, Médecins du Monde, Dessine-moi un Mouton, Nova Dona, SIS association, Sol En Si, SOS Hépatites Fédération, TRT-5

1Londeix P. Forette C., Nouveaux traitements hépatite C : stratégies pour atteindre l’accès universel, mars 2014