film-documentaire Tout pour être heureux, au Grand Rex, Paris le 12 avril

Réalisé par Olivier Le Bris et produit par Jérôme Adam, ce long-métrage, projeté dès 20h30, libère la parole sur la consommation d’alcool et de drogue et sensibilise le public à cet enjeu de santé publique à travers un angle assez inédit.

Ce long-métrage est centré sur les fratries. L’auteur et producteur Jérôme Adam, a recueilli le témoignage de sœurs et frères des personnes dépendantes, pour ainsi comprendre comment ces personnes gèrent la situation et vivent avec leurs blessures.

Et la projection de ce film, nécessaire, sera suivie d’un débat intitulé «Parler en famille des drogues et de l’alcool». A cette occasion, Jean-Pierre Couteron, psychologue et addictologue, et Jérôme Adam seront présents pour échanger avec le public.

Projection-débat, 12 avril, 20h30, Le Grand Rex (Paris 2e), 12 euros. 

 

[Communiqué] Risque de cancer et consommation d’alcool

Le 4 février, le Président de la République a indiqué de la manière la plus claire que le prochain plan de lutte contre le cancer devrait intégrer des mesures de prévention contre la consommation d’alcool qui est à l’origine de 16 000 décès par cancer chaque année. Le Président a indiqué que des informations « visibles et lisibles » devraient être apposées sur tous les contenants de boissons alcooliques, afin d’inciter les consommateurs à réduire les risques.

Afin de traduire concrètement cette ambition d’informer les consommateurs, des représentants de professionnels de santé, de société savante, d’usagers et des personnalités, ont adressé des propositions pour atteindre ces objectifs légitimes dans une lettre ouverte au Président. Ces propositions sont basées sur l’état des connaissances scientifiques et font consensus parmi les acteurs de santé.

  1. Indication apport calorique et teneur en sucre sur les contenants de boissons alcooliques + Apposition d’un Nutriscore spécifique
  2. Indication Nombre unités par contenant + évaluer sa consommation au regard des repères préconisés par Santé Publique France et l’institut national du cancer
  3. Suppression de la mention « A consommer avec modération » que l’ensemble des experts considèrent comme trompeuse, floue

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DU Patient ayant un trouble de l’usage d’alcool : utilisation pratique des outils d’évaluation et des techniques de soins

L’université de Paris propose une nouvelle formation sur la prise en charge de l’alcool. Jusqu’au 13 février 2021, il est possible de s’inscrire au DU « Patient ayant un trouble de l’usage d’alcool : utilisation pratique des outils d’évaluation et des techniques de soins »

La formation aura lieu en présentiel et distanciel (format hybride)

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Réduction des risques alcool en structures d’hébergement

La question de l’accueil de l’alcool dans les centres d’hébergement est une problématique complexe qui questionne les acteurs de l’hébergement depuis de nombreuses années. Dans le contexte actuel de crise sanitaire et du fait du confinement, ces questions reviennent de manière aigüe. La Fédération Addiction et ses partenaires se mobilisent pour aider à y répondre et à mettre en pratique l’autorisation et l’accueil de ces consommations dans ces structures.

Vous pouvez donc télécharger :

Ou regarder 3 vidéos vont donc être disponibles, pour revenir en quelques minutes sur comment concrètement accueillir l’alcool dans les lieux d’hébergement et de vie, sur cette page :

[livre] sortie de « soins, alcool et personnes âgées »

Le dernier livre de Pascal Menecier vient de sortir. Il s’intitule « soins, alcool et personnes âgées ».

Cet ouvrage analyse le regard porté par la société sur les addictions, notamment à l’alcool, chez le sujet vieillissant. En effet, l’âge semble être un frein à l’accès aux aides et aux soins. S’alcooliser est souvent considéré comme un moyen d’adoucir la rudesse de l’âge.

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Le gouvernement publie son plan contre les addictions

Reporté à plusieurs reprises, le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 a été rendu public via un simple tweet le mardi 8 janvier. Ce texte a été discrètement adopté par le gouvernement courant décembre. Les déclarations du chef de l’Etat sur le vin, en marge du salon de l’agriculture, expliquent en partie le retard avec lequel arrive ce nouveau document. De fait, on constate une absence de mesure forte sur l’alcool, comme par exemple une action sur les prix ou l’interdiction de la publicité. L’agrandissement du pictogramme « femmes enceintes » pour les boissons alcooliques est en revanche prévu. la Mildeca souhaite par ailleurs mieux faire respecter l’interdiction de vente d’alcool, de cigarettes, ou de jeux de hasard à gratter, aux mineurs. Des opérations de testing, dans les lieux de ventes, sont envisagées.
Le plan prône la poursuite de l’expérimentation des salles de consommation de drogue à moindre risque et envisage l’ouverture de nouvelles salles.

Liste des principaux axes :

1 Protéger dès le plus jeune âge
2 Mieux répondre aux conséquences des addictions pour les citoyens et la société
3 Améliorer l’efficacité de la lutte contre le trafic
4 Renforcer les connaissances et favoriser leur diffusion
5 Renforcer la coopération internationale
6 Créer les conditions de l’efficacité de l’action publique sur l’ensemble du territoire

Lire le communiqué de la Fédération Addiction

Le Prix du livre RH 2018, « Se doper pour travailler », lève le tabou des usages de substances psychoactives au travail

Le 4 octobre 2018, le prix du livre RH, créé en 2000 par Syntec Recrutement, en partenariat avec le Monde et Sciences Po, a été attribué à l’ouvrage « Se doper pour travailler ». Un ouvrage collectif dont les auteurs se sont attachés à comprendre les liens complexes entre travail et consommations de produits psychoactifs, sans tabou ni a priori.

L’ouvrage met en perspective deux évolutions, la diffusion des usages de produits psychoactifs au travail dans l’ensemble des secteurs d’activité (alcool, tabac, cannabis et autres drogues illicites et médicaments psychotropes) et les récentes transformations du travail.

C’est aux organisations elles-mêmes qu’il faut s’intéresser, dans ce qu’elles contiennent parfois de nocif. L’enjeu est de remettre l’humain au centre du travail.

C’est à cette condition que peuvent être repensées les politiques et actions de prévention.

L’approche médico-juridique principalement appliquée aujourd’hui dans les entreprises ou les administrations n’est plus adaptée et suffisante.

Cet ouvrage est l’aboutissement des travaux liés aux résultats de la recherche Prevdrog-Pro, financée par la MILDECA et qui a permis l’organisation des Congrès ADDITRA de 2014 et 2017.

« Se doper pour travailler »
Renaud CRESPIN, Dominique LHUILIER, Gladys LUTZ, Coll., ERES éditions, 18 €

Rapport annuel 2017

Télécharger le Rapport activité 2017

En résumé,

L’activité globale :

  • File Active totale : 2008 consultants (dont 841 nouveaux et 159 personnes de l’entourage)
  • 85 357 consultations
  • 458 patients sous TSO (243 BHD -215 Methadone)
  • 80 à 100 patients / jour à l’accueil
  • 326 hospitalisations
  • RDR : 5300 seringues et 4497 pipes à crack distribuées
  • Médecine Générale : 739 patients
  • 1015 demandes documentaires
  • 33 702 visiteurs du site Internet
  • 86 personnes formées

Même si les patients déclarent majoritairement les opiacés (30,8%) comme objet principal d’addiction, les problématiques restent très diverses. Les demandes d’accompagnement pour addiction à la cocaïne et notamment sous sa forme fumée, le crack, sont encore en augmentation.

  • Cocaïne, crack 20,3 %
  • Opiacés (Héroïne, Morphine, Codéine…) 17,6 %
  • Cannabis 17,1 %
  • Traitements de substitution détournés : 13,2 %
  • Jeux d’argent 8,9 %
  • Cybersexe 8,3 %
  • Alcool 7,4 %
  • Jeux vidéo 3,2 %
  • Cathinones, GHB, ketamine… 3 %
  • BZD et autres médicaments psychotropes 1,6 %
  • Ecstasy, amphétamines… 0,9 %

Concernant les problématiques d’addiction, quelques faits ont marqué l’année 2017 :

Chemsex, Cyberaddiction sexuelle et Addiction sexuelle

Des demandes de consultations pour cyberaddiction sexuelle, utilisation excessive des réseaux de rencontres, addictions sexuelles ou prises de produits dans des contextes sexuels (Chemsex) sont de plus en plus associées et viennent questionner les frontières entre addictions avec produits et addictions comportementales. L’usage de nouveaux produits de synthèse (N.P.S. : cathinones, phényléthylamines, etc.), substances stimulantes et hallucinogènes achetées via internet a pris de l’ampleur dans la communauté gay notamment dans des contextes de sex party, et ont tendance à diffuser plus largement au sein de la population. L’utilisation de produits comme la cocaïne ou le GHB dans des contextes sexuels (Chemsex) est aussi courante et motif de consultation.

Le centre Marmottan propose pour les chemsexeurs ou cyberaddict-sexuels des consultations avec une sexothérapeute. Ils peuvent également avoir accès à des consultations avec un psychiatre ou une psychologue et à une hospitalisation rapide si nécessaire.

Passage sous ordonnance des Médicaments contenant de la codéine à partir de juillet 2017

    • Suite à plusieurs overdoses liées à la consommation de codéine chez des adolescents, un arrêté à effet immédiat a inscrit le 12 juillet 2017, tous les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l’éthylmorphine ou de la noscapine sur la liste des médicaments disponibles sur ordonnance. Depuis, il n’est plus possible d’obtenir un médicament à base de codéine ou d’un de ces principes actifs sans prescription médicale. De même la vente de ces médicaments sur les sites Internet des pharmacies n’est plus possible.
    • Cette décision rapide, pendant l’été, a entraîné un nombre conséquent d’appels et de demandes de consultations. En 2017, une quarantaine de patients ont consulté spécifiquement pour une utilisation problématique de codéine, médicament utilisé en automédication souvent depuis longtemps. Nous avons selon les situations et les demandes des usagers proposé soit une substitution par Buprénorphine Haut Dosage essentiellement, soit d’accompagner un sevrage en ambulatoire voire en hospitalisation. Dans un ou deux cas seulement, nous avons prescrit de la codéine ou validé une prescription d’un médecin généraliste.

Vinum et circenses, ou quand l’économisme nuit gravement à la santé

Dr. Mario Blaise, psychiatre, chef de service du centre médical Marmottan
Dr. Marc Valleur, psychiatre, centre médical Marmottan

Depuis quelques mois, sans pour autant qu’il n’y ait de politique encore clairement définie concernant les addictions, plusieurs signaux inquiétants émanent du gouvernement : tentative de promouvoir les bienfaits du vin par rapport aux autres alcools, projet de privatisation de la Française des jeux, contraventionnalisation pour les fumeurs de joints…  Ces mesures semblent plus motivées par des considérations économiques que de santé.

Avec raison, plusieurs confrères addictologues ont réagi aux propos du Président de la République, qui a déclaré « il y a fléau quand la jeunesse se saoule à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin ».

En soutien à la ministre de la Santé, les addictologues rappellent que « vu du foie, le vin c’est bien de l’alcool », et que 50 000 morts par an – au moins – sont attribués à l’alcool en France.

Le « binge drinking » des jeunes gens, pour spectaculaire et inquiétant qu’il puisse être, n’est pas le principal « fléau » lié à la consommation d’alcool, et les risques hépatiques, cérébraux, cardiovasculaires ne frappent évidemment pas que des jeunes.

Rappelons donc à leur suite que l’on sait bien que vin, bière et alcools forts contiennent le même unique principe actif, l’éthanol, et que ce fait est connu depuis la découverte de cette molécule par Lavoisier. Seule change sa concentration, d’ailleurs en moyenne deux fois moins forte dans la bière que dans le vin.

Mais tout cela est su et connu depuis bien longtemps : au XIXe siècle, après les travaux de médecins comme Magnan ou Legrain, « l’assommoir » de Zola aurait dû rendre impossible cette défense du vin. Mais à l’époque déjà, les intérêts des viticulteurs étaient en France trop importants, et les discussions sur le « fléau », après une diabolisation de l’absinthe, finirent par aboutir en 1916 à une loi d’interdiction… de l’opium.

Pourquoi donc aujourd’hui encore nier l’évidence au point d’oublier un siècle de travaux sur l’alcool et l’alcoolisme ?

Pour les producteurs, il s’agit d’éviter que leur produit soit assimilé à une « drogue », à un fléau comme l’évoque le Président de la République, et d’essayer de faire du vin un emblème culturel national, un produit de plaisir associé à la fête et à la convivialité. Or, toute approche clinique sérieuse des addictions dans leur ensemble, démontre que, s’il est des substances ou des conduites plus addictives que d’autres, aucune ne peut être sans risque.

Comme pour le vin, il a été difficile de faire admettre que le jeu d’argent puisse être à l’origine d’une addiction souvent dramatique : le jeu devrait être associé à la légèreté, aux loisirs, au rêve, et non à la maladie, à la dépression, à la ruine et au suicide. Nous avons mis des années pour que le jeu excessif soit enfin considéré comme un problème sanitaire, et, comme pour le vin, il nous faut le rappeler sans cesse. Le projet de privatisation de la Française des jeux et les déclarations lénifiantes de sa directrice marquent un retour en arrière, au temps où l’addiction au jeu n’était pas censée exister.

« Il ne faut pas emmerder les Français », dit l’actuel Président de la République, reprenant la formule de Pompidou. Pas besoin de trop de règlements, ni de trop de régulations et laissons faire les uns et les autres, et notamment les marchands. La régulation est un cauchemar pour les marchands, qui rêvent d’un marché totalement libre, qui se régulerait tout seul, selon ses fameuses lois, promues au rang des lois divines ou des lois de la physique. C’est bien cette idéologie du marché qui transforme chaque citoyen – chaque cible pour les marchands – en clients sommés à la fois de consommer le plus possible, sans entraves et sans tabous, et de savoir se contrôler et trouver seul ses limites. Or nous savons combien, pour parvenir à la modération avec des produits possiblement addictogènes, nous avons besoin d’un environnement favorable qui ne considère pas que ces produits soient des « marchandises comme les autres ». L’alcool, le tabac, les médicaments et autres substances psychoactives, mais aussi le jeu d’argent et le sexe ne sont pas des « marchandises comme les autres ». Tout comme il existe, fort heureusement, des régulations pour diverses marchandises à risques, de l’énergie aux pesticides, en passant par les armes.

Il faut le redire, la plupart des objets d’addiction sont des « pharmaka  (le pluriel de pharmakon) à la fois remède, poison, et bouc émissaire », possiblement source de plaisir, voire médicaments bénéfiques, et « en même temps », de possibles poisons mortels.

Le vin est indéniablement une drogue très dangereuse, que notre culture permet à une majorité de citoyens d’utiliser de façon modérée ou festive.

Le jeu d’argent et de hasard est un passe-temps innocent pour une large majorité, mais il devient une véritable drogue pour ceux qui tombent dans une pratique addictive.

Après le jeu d’argent, l’OMS s’apprête à classer comme maladie l’addiction aux jeux en réseau sur Internet. Pourtant le jeu vidéo, loisir principal de notre civilisation, présente quantité d’avantages et de qualités… Sauf pour les quelques-uns qui en font un usage addictif.

Les temps ont changé depuis Pompidou, les intervenants en addictologie, en général plus habitués à dénoncer les excès de répression en matière de drogues illicites, se retrouvent à défendre des positions qui pourraient paraître liberticides. Le propos n’est pas de demander plus de prohibition ou de mesures sécuritaires, mais de ne pas, sous prétexte de liberté, continuer à déréguler certaines mesures comme la Loi Evin qui en matière d’addiction avait permis de belles avancées. Ne pas progressivement glisser d’un modèle contrôlé à un modèle libéral qui laisse les aspects sanitaires et sociaux au second plan, où une fois de plus la prévention et l’intervention précoce passeraient à la trappe.

Pour y voir clair, il faut cesser de croire à la réalité de la « ligne Maginot » qui sépare, avec une certaine mauvaise foi, les « drogues » d’un côté et de l’autre des marchandises qui ne seraient pas des « drogues » (c’est l’effet pervers de la diabolisation des substances illicites, d’innocenter a priori les autres produits). C’est autant la nature du produit que la régulation de son offre et de son usage qui permettent de définir sa dangerosité.

Pour chaque produit à risque, il faudrait une régulation adaptée et des informations suffisamment justes et précises pour réduire les risques liés à leur usage et, bien sûr, ne pas laisser aux marchands la responsabilité de cette régulation et de l’information. La crise actuelle des opiacés aux États-Unis est un « bon » exemple de  dérégulation par le marché et le système de soins, à l’origine d’une véritable épidémie de morts par overdose difficile à enrayer. Une légalisation contrôlée du cannabis, par exemple, pourrait facilement faire consensus dans le monde des addictologues, mais à condition de ne pas être sauvage et ultralibérale. En revanche, des projets comme la privatisation, même partielle, de la Française des Jeux ou le détricotage de la loi Evin, nous font craindre que le vent libéral entraîne des formes de déréglementation mal contrôlée, sans autorités de régulation : cela pourrait transformer le jeu d’argent en drogue presque aussi dangereuse que le vin.

[Communiqué de presse] Renforcer la RDR dans tous ses états, une évidence sanitaire

La Fédération Addiction publie ce jour un communiqué de presse intitulé « Renforcer la RDR dans tous ses états, une évidence sanitaire. »

Ce communiqué encourage à poursuivre l’évolution des pratiques de RDR alcool dans les CAARUD, à réfléchir à des stratégies innovantes au regard de l’augmentation des consommations de cocaïne et accélérer la mise en place de l’accompagnement aux risques liés à l’injection.

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