Formations hôpital Marmottan 2020 : le crack, les addictions et le psychotrauma, l’addiction aux écrans et la prise en charge

En 2020, l’hôpital Marmottan vous propose deux journées d’étude.

La première, le lundi 22 juin, aura pour thème le crack. Nous y parlerons de l’usage du crack à Paris d’un point de vue anthropologique, des innovations thérapeutiques dans la dépendance au crack, des trajectoires de vie et besoin des usagers de crack, et enfin des aspects psychopathogiques et phénoménologiques de l’addiction au crack.

Le lundi 19 octobre, aura pour thème les addictions et le psychotrauma. Nous commencerons par porter un regard anthropologique sur le traumatisme, puis nous parlerons de la dissociation : impact des mille premiers jours de vie sur la régulation des émotions, nous aborderons aussi les traumas complexes et le traumatisme transgénérationnel.

Nous reconduisons les deux stages de formation. Le premier « Peut-on parler d’addiction aux écrans » aura lieu du 24 au 26 novembre, et le second « De la drogue aux addictions » ciblé sur la prise en charge pluridisciplinaire des addictions se déroulera du lundi 30 novembre au jeudi 3 décembre 2020.

Inscriptions et informations

[radio] La méthode scientifique – Jeux vidéo, jeux d’argent, porno : demandez l’addiction

Emission à réécouter en podcast sur le site de France Culture :

Les addictions sans substance (jeux vidéo, sexe, travail, sport…) agissent-elles comme des drogues ? Sont-elles des addictions au même titre que la dépendance à l’héroïne, à l’alcool et au tabac ? Comment définit-on une addiction ? Quels sont les critères diagnostics ?

Pour évoquer les mécanismes de ces addictions dites « comportementales », et leurs points communs mais aussi leurs divergences d’avec les addictions aux drogues, deux intervenants :

Jocelyne Caboche, neurobiologiste, directrice de recherche CNRS, cheffe de l’équipe « signalisation neuronale et régulations génétiques » au laboratoire Neurosciences Paris Seine à Sorbonne Université et Marc Valleur, psychiatre et ancien médecin chef de l’hôpital Marmottan, spécialisé dans les soins et l’accompagnement de pratiques addictives.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/jeux-video-jeux-dargent-porno-demandez-laddiction

Dans cette émission, vous pourrez aussi écouter un petit reportage sur Marmottan :

Le reportage du jour

Par Céline Loozen :

Le Centre Médical Marmottan à Paris propose un accueil pour les personnes souffrant d’addiction sans drogue : principalement pour ce qui concerne les jeux d’argents, les jeux vidéo et la pornographie. Les soins sont anonymes, volontaires et gratuits. L’approche développée ici est  transdisciplinaire, avec des experts variés : psychiatres, psychologues, éducateurs, médecins généralistes, pour traiter de manière plus ciblée chaque patient en fonction de son addiction. Reportage avec Mario Blaise,  chef de ce service et psychiatre spécialisé dans les addictions comportementales.

Parution du guide Repère(s : Addictions et troubles psychiatriques

La Fédération Addiction, avec le soutien des pouvoirs publics (MILDECA, DGS, DGOS) et avec l’implication de plusieurs centaines de partenaires dans le champ de la psychiatrie et des addictions (dont Santé Mentale France) porte depuis 2016 un projet qui s’inscrit dans l’urgente nécessité de mieux accompagner ces situations parmi les plus fréquentes, les plus complexes et aux parcours les plus chaotiques. Le guide « Addictions et troubles psychiatriques » est le résultat de cette démarche dont le titre fait apparaître le cœur du sujet : améliorer les collaborations entre les deux champs de l’addictologie et de la psychiatrie pour permettre un diagnostic des pathologies duelles et une prise en charge adéquate des personnes accueillies. Continuer la lecture

[podcast] Addictions contemporaines et conduites ordaliques

Le Dr. Marc Valleur participe ce soir à l’émission « Matières à penser » sur France Culture.

Il parlera de l’ordalie, un ancien mécanisme utilisé pour rétablir la vérité en soumettant un individu à une épreuve dont l’issue est censée être déterminée par des forces surnaturelles. Cette pratique a disparu mais elle continue d’éclairer nombre de conduites contemporaines. Le Dr. Valleur explique que la toxicomanie a pu être interprétée comme une interrogation du destin, une épreuve où les êtres frôlent la mort pour renaître et être autorisés à vivre, dans l’espoir d’être « justifiés » aurait-on dit dans un autre temps. Une même quête de sens se retrouve dans le jeu pathologique.

A podcaster :

https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/ineliminables-ordalies-35-addictions-contemporaines-et-conduites-ordaliques

[radio] Jeux d’argent : la passion du hasard

Marc Valleur, ancien médecin-chef de l’hôpital Marmottan, participait hier à l’émission « entendez-vous l’écho ? » sur France Culture.

Partiellement ouverte à la concurrence depuis 2010, la pratique des jeux d’argent et de hasard interroge sur la place de l’Etat pour encadrer ces pratiques et accompagner les joueurs pour éviter qu’ils ne tombent dans une forme d’addiction.

Pour réécouter l’émission :

https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/les-jeux-de-leconomie-34-la-passion-du-hasard

Formation « Peut-on parler d’addictions aux écrans » du 27 au 29 novembre

Nouvelle formation à Marmottan, en partenariat avec l’Irema, du 27 au 29 novembre 2019

Aujourd’hui, l’utilisation des écrans est indispensable à la communication, le travail, la culture…et même l’éducation. Tout individu passe plusieurs heures par jour devant un écran sans pour autant être privé d’une vie sociale et affective riche. Cependant, certains seront identifiés comme ayant un rapport « pathologique » aux écrans. De plus en plus, des demandes liées aux jeux d’argent et de hasard, à la pornographie, aux jeux vidéo et au streaming arrivent dans les consultations…

  • Peut-on parler d’addiction aux écrans ?
  • Sur quels critères sociologiques, culturels,  psychopathologiques ?
  • Existe-t-il des outils de dépistage et de diagnostic de ces comportements ?
  • Comment expliquer que certaines personnes deviennent consommateurs excessifs ou pathologiques ?
  • Les problèmes d’addiction sont-ils une manière d’aborder les changements induits par les technologies de l’information et de la communication ?
  • Sa prévention n’implique-t-elle pas de nécessaires ajustements vis-à-vis de l’éducation et de la formation aux écrans ?

Objectifs :

  • Appréhender les critères sociologiques, culturels, psychopathologiques, à partir desquels construire une réflexion sur les usages des écrans.
  • Connaître l’univers numérique (jeux vidéo, réseaux sociaux, jeux d’argent en ligne) : fonctionnement, usages, pratiques.
  • Distinguer l’usage de l’excès, de l’utilisation pathologique.
  • La prise en charge des addictions aux écrans : De l’éducation au soin en addictologie.

Télécharger la fiche détaillée de la formation

Télécharger le bulletin d’inscription – addiction aux écrans – 2019

Voir les conditions générales de vente – 2019

[radio] L’usage des drogues

France Culture diffuse toute cette semaine un documentaire intitulé « l’usage de drogue ».

L’émission s’appelle « LSD » (= La Série Documentaire). Elle est diffusée du lundi au jeu, de 17h à 18h, en direct ou en différé sur la page du site :

L’idée de cette série est d’analyser la place des différentes substances non seulement du point de vue de leur consommation, du festif à l’addiction, mais également d’un point de vue sociologique, historique, et médical.

Colloque « Addictions et travail » à Avignon, le 30 novembre

Le vendredi 30 novembre aura lieu un colloque sur le thème de « Addictions et travail ». Il se déroulera de 9h00 – 17h00 à l’Hôtel de Ville d’Avignon. Il est organisé par le Centre de soins en addictologie« Guillaume Broutet »

Les Dr. Hautefeuille et Trabuc de Marmottan feront deux interventions.

Téléchargez le programme

Télécharger le bulletin d’inscription 

Les addictions chez les jeunes (14-24 ans) : synthèse et recommandations

Le Fonds Actions Addictions, la Fondation Gabriel Péri et la Fondation pour l’Innovation Politique ont réalisé une enquête portant sur la perception des addictions chez les jeunes et sur l’acceptabilité des différentes mesures de prévention et de soins. Le groupe mutualiste VYV soutient également cette enquête.

Continuer la lecture

Le jeu n’est pas une marchandise comme les autres !

L’équipe du Centre Marmottan tient à faire part de son inquiétude devant le projet de privatisation de la Française Des Jeux, ainsi que devant les déclarations de Mme Stephane Pallez, qui semble tenir pour négligeables les risques d’abus et d’addiction aux jeux d’argent.

Du fait de la demande de patients en souffrance, Marmottan a commencé à recevoir des joueurs dépendants depuis 1998, dans le cadre de la consultation d’addictologie. Il a fallu de longues années pour que cette pratique s’étende à presque tous les Centres de Soin, d’Accueil et de Prévention des Addictions, et que ce problème ait un début de reconnaissance officielle : ce fut la création du COJER en 2006, ainsi que l’interdiction de la vente de jeux aux mineurs. L’expertise INSERM de 2008 sur le jeu excessif formula nombre de recommandations, et lors de l’adoption de la loi de 2010, libéralisant certains jeux en ligne (le poker, les pronostics hippiques, et les pronostics sportifs), la nécessité d’une régulation puissante et efficace s’imposa, avec la création de l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne. Il s’agit en effet de respecter les objectifs de cette loi, qui sont avant tout de protéger les mineurs, et de lutter contre l’addiction.

Or, si contrôlée que fût cette libéralisation partielle, force est de constater que les pratiques de jeu d’argent se sont depuis intensifiées en France : les dépenses de jeu d’argent sont passées de 168 euros par an et par habitant en 2009 à 193 euros en 2016, la part des paris sportifs augmentant de façon régulière (Observatoire des Jeux, décembre 2017). En matière d’addiction, la vigilance est plus que jamais de mise.

Se réjouir, sans nuances, d’une augmentation du chiffre d’affaires de la FDJ (6% en un an), sans même évoquer les risques d’abus ou d’addictions, marque une rupture avec le discours tenu par la FDJ depuis 2006, (qui avait permis notamment de réduire l’impact du Rapido) et relève d’une approche strictement économique et comptable, et d’un déni de la responsabilité sociale de l’entreprise.

Nous avons l’impression de revenir à une époque, pas si lointaine, où une majorité d’opérateurs niaient purement et simplement l’existence des dommages individuels et collectifs liés à l’abus et à l’addiction au jeu.

Rappelons donc que les jeux de grattage peuvent donner lieu à abus, que les pronostics sportifs sont potentiellement tout à fait « addictogènes », et bien sûr que les pertes de contrôle se traduisent par des ruines, du surendettement, de la dépression, des divorces, des suicides…

Si l’on admet volontiers qu’une majorité de joueurs est capable de contrôle, et utilise le jeu comme simple divertissement sans grandes conséquences, il n’est pas admissible de nier les souffrances de tous ceux qui peuvent relever de nos consultations, et qui représentent déjà 10 % de notre patientèle, aux côtés des toxicomanes, alcooliques, ou addicts au sexe.

Toujours selon l’Observatoire des Jeux, les joueurs excessifs représentent 0,5% de la population, auxquels s’ajoutent 2,2% de joueurs « à problèmes » ou « à risque modéré : il s’agit bien d’une problématique de santé publique.

Le monopole d’État n’est sans doute pas suffisant pour protéger les joueurs/consommateurs. Mais une privatisation, même partielle, même en principe contrôlée, devrait être précédée de la mise en place, souhaitée par la Cour des comptes, de véritables instances de régulation, sur le modèle de l’ARJEL. Or, cette dernière instance, rappelons-le, ne s’occupe que de la part des jeux en ligne, croissante, mais largement minoritaire, et ne pourrait pas, en l’état, avoir la charge de la régulation du jeu en « dur ».

Plus que jamais se fait sentir le besoin d’une véritable autorité, dotée de moyens et de pouvoirs, afin que le modèle de régulation esquissé depuis 2010 puisse s’avérer viable.

Dr. Marc Valleur, psychiatre
Dr. Mario Blaise, psychiatre et chef de service
Irène Codina, psychologue
Dr. Guillaume Hecquet, psychiatre
Elizabeth Rossé, psychologue