Projet d’établissement

Le projet d’établissement pose les principes d’action et les orientations stratégiques du centre médical Marmottan, pour les 5 ans à venir.
Ce document a pour finalités principales de clarifier le positionnement institutionnel du centre, d’indiquer les évolutions en termes de public et de missions, de donner des repères aux professionnels et de conduire l’évolution des pratiques et de la structure dans son ensemble.
Le projet d’établissement garantit les droits des usagers dans la mesure où il définit les objectifs en matière de qualité des prestations et qu’il rend lisibles les modes d’organisation et de fonctionnement de la structure.
Les éléments ci-dessous en résume les grands axes.
Mis à jour : août 2015

LE CONTEXTE

L’addiction est un problème majeur de santé public qui évolue constamment (nouveaux produits, nouveaux modes de diffusion, nouvelles problématiques…)

L’usage des opiacés reste rare en population générale, mais il concerne 40% des usagers de CSAPA. Nous observons une diversification des consommations chez usagers de drogues (cocaïne crack en hausse) et une tendance à la polyconsommation (alcool.)

En Ile-de-France se trouvent des publics spécifiques. Les usagers de crack (usagers très désinsérés et désocialisés) y sont plus nombreux qu’ailleurs. Les consommateurs sous-estiment les risques sanitaires (dépendance et risques infectieux). La disponibilité et l’accessibilité de l’héroïne y est accru. On observe usage développé du cannabis et des taux notable d’ivresses répétées chez des publics jeunes.

Le dispositif de soins spécifique s’est bien développé et structuré mais la difficultés d’accès aux soins persiste (difficultés d’orientation vers le sanitaire) pour une population de patients difficiles, souvent négligents administrativement, impatients et mal adaptés aux soins généraux, notamment ceux en grande précarité ou présentant des comorbidités psychiatriques.

LE PUBLIC, SON ENTOURAGE ET LES TYPES DE DEMANDES

Toute personne majeure concernée par des problèmes d’usage de produits licites ou illicites ou d’autres formes de dépendance.

Nos modalités de soins attirent un profil varié et élargi de personnes en terme :

  • d’âge (La moyenne d’âge était de 39,1 ans en 2013, dont 29 % des clients de plus de 45 ans et 22% de moins de 29 ans) ; la répartition homme-femme est de 80%-20%
  • de problématiques d’addiction : drogues illicites essentiellement, mais aussi alcool et addictions sans substance
  • de profil sociodémographique : du cadre dopé inséré au marginal à la rue, une part non négligeable en grande précarité ou avec peu de ressources
  • Plus de demandes de suivi au long cours
  • Plus de troubles psychiatriques
  • Population mal suivi sur le plan somatique, touchée à 40 % par VHC
  • Besoin d’accompagnement et d’étayage social
  • Nombreuses demandes des parents, de la famille et de l’entourage (notamment téléphonique)
  • Nombreuses demandes des professionnels, des étudiants, du grand public et des médias

unités fonctionnelles

PRINCIPES ET STYLE D’INTERVENTION

Nous proposons un accompagnement médico-psycho-social souple et ouvert le plus adaptée possible à la diversité des demandes, tant en raison des spécificités de chaque usager de drogue que des différents moments de sa trajectoire.

L’approche théorique et pratique est intégrative.

Le caractère institutionnel de l’accompagnement vise à établir les conditions favorables à une rencontre intersubjective et à l’alliance thérapeutique.

La contractualisation des soins est volontaire, anonyme et gratuite.

Nous développons des stratégies de réduction des risques et des dommages (ou RDRD), ainsi que des stratégies dites de prévention de la rechute.

UNE CLINIQUE CONSTAMMENT ÉVOLUTIVE

Par exemple, nous avons récemment développé l’accompagnement, la prévention et la réduction des risques liés aux Nouveaux produits de synthèse (N.P.S.) et à la pratique du « Slam ».

Nous poursuivons et développons la prise en charge et l’expertise des addictions sans substance, en particulier l’addiction aux jeux d’argent et de hasard, la cyberaddiction sexuelle et l’addiction aux jeux vidéo en réseau.

Nous renforçons la Consultation Jeunes Consommateurs et développons des partenariats spécifiques pour cette population.

Nous proposons une prise en charge intégrée des comorbidités psychiatriques, dans la limite où notre cadre volontaire d’intervention reste adapté. Dans ce cadre, nous effectuons un repérage et dépistage plus spécifique du TDA/H chez l’adulte, des psychotraumatismes fréquemment associés aux conduites addictives

Nous poursuivons les actions mises en place concernant le tabac (intégration de la prise en charge du tabac dans la consultation, délivrance de substituts nicotiniques…)

ÉVOLUTION DES MODALITÉS D’ACCOMPAGNEMENT

Grands axes de travail :

  • Developper le travail de groupe à l’accueil en ambulatoire via les ateliers psychocorporels, les groupes de parole autour des produits et de leurs risques, ainsi que le groupe prévention de la rechute.
  • Intégrer l’entourage familial dans la prise en charge notamment des plus jeunes.
  • Constituer un réseau de médecins généralistes pour travailler à des relais de prise en charge.
  • Renforcer la participation des usagers de la structure, notamment avec un groupe d’expression des usagers plusieurs fois par an.
  • Travailler à allonger les durées d’hospitalisation pour les sevrages complexes en faisant évoluer le contrat et les conditions d’hospitalisation.
  • Préparer les hospitalisations dans certaines structures partenaires.
  • Dépister et permettre l’accès aux soins des hépatites et du VIH, mise à disposition de tests rapides d’orientation diagnostiques (TRODS) VHC et VIH, et acquisition d’un Fibroscan
  • Réorganiser complètement le système informatique dans les quatre unités fonctionnelles : nouveau logiciel, dossier patient informatisé…

DÉVELOPPER CE QUI CONSTITUE « L’ÉCOLE MARMOTTAN »

Par les formations qu’il organise, le terrain de stage qu’il constitue, les publications, la bibliothèque médicale et le site internet, le centre médical Marmottan est un lieu de rencontre théorique et pratique.

Dans l’avenir, nous envisageons de créer un séminaire d’histoire des addictions et d’organiser un événement culturel sur l’histoire des addictions et de la psychiatrie, pour marquer le passage à un nouveau bâtiment qui associerait pendant plusieurs mois, dans les locaux historiques avant travaux, expositions, rencontres scientifiques, conférences et présentation du futur Marmottan…

CONCLUSION

Le centre médical Marmottan est ouvert à toute personne présentant un problème d’addiction.

Il propose un accompagnement institutionnel basé sur le volontariat, la gratuité, l’anonymat et la réduction des risques et des dommages.

Sa clinique est constamment évolutive : Forte de ses 45 ans d’existence, cette institution historique est toujours en phase avec les problématiques émergentes (Nouveaux produits de synthèse, addictions sans substance, jeux d’argent et de hasard, jeux video, cybersexe…)

Il garantit un accès facilité, dans un même lieu avec une même équipe, à une palette de soins diversifiés adaptée aux différentes demandes et pour un même patient aux différents moments de sa trajectoire.

Enfin, il s’agit d’un carrefour clinique et théorique entre différentes disciplines (médicales, sciences humaines) et différentes structures (médecine de ville, médico-sociales, sanitaires, psychiatrie de secteur, CHU…)

 

2 réflexions sur « Projet d’établissement »

  1. Je suis installée en pratique libérale en MG et je pratique exclusivement en psychothérapie et addictologie (Alcool) à Paris.
    Une JF me consulte pour une addiction aux opiacés après traitement de là douleur pour un Kc.
    Je cherche des informations sur la cure que vous pourriez lui proposer.
    Merci d’avance

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *